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- Lutte ouvrière n°2979
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Leur société
Inflation : ralentissement en trompe-l’œil
« Bonne nouvelle pour le pouvoir d’achat des Français », commentait le journal Les Echos du 29 août en publiant le chiffre de l’inflation de l’Insee, + 0,9 % par rapport à août 2024. Et il faudrait s’en réjouir.

Les mêmes commentateurs – ou leurs semblables – s’interrogent de ce fait sur les raisons de la stagnation, et même de la baisse de la consommation des « ménages », comme disent les économistes. En ces temps d’incertitude, ceux-ci épargnent davantage, répond l’un d’entre eux, pas même conscient de son étroitesse de vue. Épargnent ceux qui peuvent, en effet, mais dans les familles populaires, on n’en a pas souvent les moyens, tant les dépenses courantes, obligatoires, ont déjà grevé le budget.
Car non seulement les prix de l’alimentation ont connu une hausse de 20 à 25 % depuis janvier 2022, selon un graphique de Que Choisir, atteignant des sommets sans discontinuer depuis août 2023, mais rien n’indique qu’ils s’apprêtent à redescendre. Et sur la même période, les salaires n’ont pas suivi, loin de là : le smic, lui, n’a augmenté que de 12 %. La perte de pouvoir d’achat des salariés, de ceux qui touchent une pension ou une allocation, est donc énorme et ce ne sont pas des petites compensations comme la prime de rentrée scolaire qui risquent de combler le manque à gagner !
En fait de rentrée, les parents ont pu constater que tout avait augmenté, des fournitures (+ 7,1 % en 2025 selon la Confédération syndicale des familles) aux fruits et légumes, en passant par le forfait Imagin’R des transports pour les jeunes en Île-de-France. Il faut vraiment vivre hors sol pour ne pas comprendre pourquoi, sur les dépenses « d’habillement, d’équipement du foyer et de restauration hors domicile », celles auxquelles on peut surseoir quand on ne peut faire autrement, les familles de travailleurs doivent se serrer la ceinture.
Une situation tout à l’opposé de celle des 500 plus grosses fortunes du pays vautrées dans leur édredon de 1 100 milliards d’avoirs, amassés grâce au travail de plusieurs générations ouvrières.