Pour la centaine de travailleurs du supermarché, c’est une catastrophe. Nombre d’entre eux ne sont plus tout jeunes, et sont parfois usés par le travail. Pendant des années, les enseignes ont changé, Rallye à l’ouverture en 1977, puis Casino, racheté par Intermarché il y a à peine plus d’un an, mais pas l’exploitation de ceux qui font tourner le magasin, qui portent des charges lourdes, qui piétinent, qui sont soumis à un rythme de travail intense.

Lors du petit rassemblement qui a eu lieu lors de la fermeture, plusieurs salariés exprimaient leur amertume en disant : « Casino m’a vendu, Intermarché m’a licencié. » Les négociations sur les indemnités de licenciements sont encore en cours, mais en attendant, le groupe a trouvé assez d’argent pour payer une entreprise de conseil qui a mis en place une cellule d’écoute. Et comme si cela ne suffisait pas, les salariés ont reçu trois pages de propositions de reclassement aux quatre coins de la France, à Nice, Brest ou Dunkerque.

En fermant un supermarché situé au milieu d’une cité ouvrière, ce géant de la grande distribution montre qu’il se fiche non seulement des habitants qui n’ont plus aucun magasin à proximité, mais aussi des salariés qui ont fait sa fortune. Car le groupe Intermarché n’est pas vraiment au bord de la faillite. Son chiffre d’affaires a augmenté de 7,4 % – 32,7 milliards hors carburant – entre autres grâce au rachat des magasins Casino en 2024. C’est dire s’il aurait largement de quoi maintenir tous les emplois.