Iran : la nouvelle guerre de Netanyahou18/06/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/06/une_2968-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Dans le monde

Iran : la nouvelle guerre de Netanyahou

Le Premier ministre israélien Netanyahou a engagé son pays dans une nouvelle aventure militaire en lançant, dans la nuit du jeudi 12 au vendredi 13 juin, une attaque massive sur l’Iran. Plus de 200 avions ont bombardé des sites militaires et nucléaires, des centres du pouvoir situés notamment à Téhéran, la capitale, et des infrastructures comme des dépôts de carburant.

L’objectif de l’offensive, baptisée « Rising Lion » (lion qui se lève), serait d’empêcher l’Iran d’acquérir l’arme nucléaire, ce qui constituerait un « danger existentiel » pour l’État israélien. Dans l’allocution prononcée à la télévision en pleine nuit, peu après le début des bombardements, Netanyahou a déclaré que « cette opération se poursuivra autant de jours qu’il sera nécessaire pour éliminer cette menace ».

Depuis le 13 juin, l’aviation israélienne, qui dispose de la maîtrise du ciel, poursuit donc sa campagne de bombardements jour et nuit. Des commandos du Mossad seraient intervenus sur le sol iranien. Comme à Gaza, au Liban, en Syrie et au Yémen, les dirigeants israéliens pratiquent un terrorisme d’État à grande échelle, avec un total mépris des populations, iranienne comme israélienne d’ailleurs.

En effet, Netanyahou savait que, en bombardant l’Iran, il exposerait inévitablement sa propre population à devoir vivre sous la menace des missiles tirés par Téhéran en représailles. Dès le 13 juin, il a décrété l’état d’urgence, interdisant tous les rassemblements et appelant les Israéliens à se rendre aux abris. Malgré le système de défense dit « dôme de fer », plus de vingt personnes ont été tuées mardi 17 juin.

Faire bien comprendre aux Israéliens qu’ils doivent se résigner à vivre dans la peur et à obéir à ses ordres et à ceux de l’armée est même très probablement un des objectifs de Netanyahou. Tout au long de sa carrière politique, il n’a cessé d’avoir recours à ce stratagème consistant à agiter l’épouvantail iranien pour pouvoir se poser, vis-à-vis de son opinion publique, en défenseur de la sécurité d’Israël.

En déclenchant cette nouvelle guerre, il a aussi visiblement cherché à ressouder les rangs derrière lui en créant un réflexe d’union nationale, alors que, depuis plusieurs mois, des manifestations réunissaient tous les samedis dans les principales villes du pays des milliers de personnes contestant sa politique de guerre à outrance à Gaza. De plus en plus de réservistes refusaient même de répondre à leur convocation et de rejoindre leur unité, jusqu’à 60 à 70 % selon des journalistes israéliens.

Depuis le 7 octobre 2023, sous la pression permanente de son extrême droite, dont il a besoin pour se maintenir au pouvoir et accessoirement pour éviter d’avoir à rendre des comptes devant la justice, Netanyahou est engagé dans une fuite en avant qui le conduit à perpétrer un massacre qui n’en finit pas à Gaza et à multiplier les guerres avec les États voisins. Le soutien indéfectible des dirigeants des grandes puissances, renouvelé après le début de l’offensive contre l’Iran, ne peut que l’inciter à poursuivre cette escalade que tous les peuples de la région paieront de plus en plus chèrement.

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