Iran : pour la population, la guerre n’est pas finie02/07/20252025Journal/medias/journalarticle/images/2025/07/P9-1_La_prison_dEvin_d%C3%A9truite_par_un_bombardement_C_AFP.jpg.420x236_q85_box-0%2C42%2C800%2C492_crop_detail.jpg

Dans le monde

Iran : pour la population, la guerre n’est pas finie

Durant les douze jours de la guerre déclenchée par Israël contre l’Iran, les bombardements israéliens et américains auraient fait 935 morts, dont 38 enfants et 132 femmes, et plus de 1 100 blessés, selon l’organisation Human Rights Activists établie aux États- Unis.

illustration
La prison d’Evin détruite par un bombardement.

Netanyahou et Trump avaient prétendu ne viser que des cibles militaires. L’aviation israélienne n’avait selon eux touché que symboliquement la prison d’Evin à Téhéran où le régime des Mollahs emprisonne nombre d’opposants. On sait maintenant que le bombardement israélien a fait 71 morts. Selon le porte-parole du pouvoir judiciaire iranien, Asghar Jahangir, parmi les morts « On compte des membres du personnel administratif, des soldats, des détenus, des visiteurs venus voir leurs proches, ainsi que des riverains vivant à proximité de la prison ». Ce massacre montre la supercherie qui consiste à présenter les bombes israéliennes ou américaines comme destinées à libérer le peuple iranien. Outre remplir les cimetières, ces bombes ont au contraire aidé les dirigeants iraniens à resserrer les rangs derrière eux, comme l’a montré la cérémonie organisée le 28 juin dans le centre de Téhéran autour des cortèges funéraires d’une soixantaine de militaires et de scientifiques tués lors de ces bombardements. Cette guerre déclenchée par Israël a aussi permis au régime d’intensifier la répression au nom de la protection du pays. Ainsi, 700 personnes auraient été emprisonnées pour suspicion d’espionnage. Six d’entre elles ont déjà été exécutées, accusées pour certaines d’avoir été des espions à la solde d’Israël. Tous ceux qui s’opposent au régime policier en place à Téhéran sont ainsi menacés, tout comme ils peuvent sentir la menace de la guerre.

Le cessez-le-feu est en effet on ne peut plus fragile. Trump souffle le chaud et le froid. Après avoir affirmé que l’aviation américaine avait détruit entièrement les installations nucléaires du pays, il accuse l’Iran de reprendre l’enrichissement d’uranium à un degré susceptible de permettre un usage militaire et menace de nouveaux bombardements. Ce dont les dirigeants impérialistes accusent l’Iran n’est de toute façon qu’un prétexte. Outre l’appétit pour les ressources pétrolières et gazières iraniennes, il s’agit pour l’impérialisme de montrer à tous les régimes qui seraient tentés de prendre un peu d’indépendance vis- à-vis de lui, et surtout à leurs populations, ce qu’il peut leur en coûter.

Partager