Israël : les armes et leurs dividendes15/10/20252025Journal/medias/journalarticle/images/2025/10/P9-1_Vente_darmes_%C3%A0_Isra%C3%ABl_ok_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C75%2C800%2C525_crop_detail.jpg

Dans le monde

Israël : les armes et leurs dividendes

« Alors que la vie à Gaza est anéantie et que la Cisjordanie subit une escalade des attaques, […] le génocide israélien se poursuit : parce qu’il est lucratif pour beaucoup », déclarait, en juillet, Francesca Albanese, rapporteuse spéciale de l’ONU sur les territoires palestiniens occupés.

Illustration - les armes et leurs dividendes

Selon les données du Sipri, l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm, entre 2020 et 2024, les armes américaines ont représenté environ les deux tiers des importations d’armes israéliennes. L’Allemagne a fourni presque l’autre tiers des armes utilisées par Israël, principalement des frégates et des torpilles, mais aussi des véhicules blindés, des camions, des armes antichars et des munitions.

Parmi les entreprises américaines qui ont fourni à l’État d’Israël des engins de mort, on trouve Lockheed Martin. Israël a été le premier pays, en 2025, à utiliser ses avions F-35, lors de bombardements aériens qui seraient responsables de la mort ou des blessures de plus de 179 000 Palestiniens, selon un rapport présenté par Francesca Albanese. Le nom de l’armateur danois A.P. Møller-Mærsk ressort également pour son rôle dans l’acheminement des pièces de F-35 vers Israël. Leonardo, le second groupe industriel italien, a expédié en Israël en 2024 et 2025 des hélicoptères, des canons navals, des radars, des drones et des composants d’avions militaires. Les commandes continuent d’affluer pour Leonardo grâce aux interventions de l’État italien. Ainsi le protocole d’accord signé il y a vingt ans entre l’Italie et Israël, prévoyant une coopération en matière de défense, d’armement, de recherche technologique et de formation des forces armées, a été discrètement renouvelé en juin.

Quant à la France, elle continuait à livrer en juin, selon le média Disclose, des équipements pour mitrailleuses vers Israël. Un rapport du réseau militant Progressive International, basé sur les données d’importation des douanes israéliennes, accuse le gouvernement français de livrer de manière « régulière et continue » du matériel militaire à Israël. Sébastien Lecornu, ex-ministre des Armées, s’était – bien mal – défendu en déclarant : « Dans le contexte de la guerre à Gaza, la France ne livre pas d’armes à Israël », mais « des composants ayant vocation en particulier à être intégrés dans des systèmes défensifs ou à être réexportés vers des pays tiers. » On mesurera toute la nuance.

Les financiers injectent aussi des fonds dans des sociétés « partenaires » de la guerre menée par Israël. C’est le cas des fonds BlackRock et Vanguard, qui apparaissent comme les investisseurs les plus importants des sociétés d’armement, « pivot dans l’arsenal du génocide d’Israël », selon le rapport de Francesca Albanese. Deux entreprises françaises ont été épinglées pour de tels investissements : l’assureur Axa et BNP Paribas. BNP Paribas a par exemple des participations au capital d’Elbit Systems, une entreprise israélienne d’armement, à qui elle a accordé des prêts.

D’autres sociétés sont impliquées dans le financement d’infrastructures dans les colonies israéliennes, selon Médiapart.

Si un génocide est une occasion de faire des profits, pourquoi s’en priver ?

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