Italie : luxe et surexploitation27/08/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/08/une_2978-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Dans le monde

Italie : luxe et surexploitation

La marque italienne de cachemire de luxe Loro Piana, propriété de LVMH, a été placée mi-juillet sous administration judiciaire pour avoir eu recours dans les régions de Florence et de Milan à des ateliers clandestins aux conditions de travail dangereuses.

L’enquête a montré que des ouvriers, bien souvent chinois immigrés, travaillaient jusqu’à 90 heures par semaine pour quatre euros de l’heure. Ils dormaient sur place, travaillaient et vivaient dans des conditions insalubres.

Loin d’être un cas isolé, il s’agit au contraire d’un système généralisé dans le secteur du luxe. Les géants du secteur sous-traitent en cascade et encaissent les bénéfices de la surexploitation.

Ainsi une précédente enquête visant Giorgio Armani montrait qu’un sac vendu 1 800 euros en magasin avait en réalité coûté 93 euros. Un sac Dior, autre filiale de LVMH aussi poursuivie, était exposé 2 600 euros en vitrine pour un coût de production de 53 euros. Selon l’enquête, les conditions de travail « étaient telles qu’elles constituaient une exploitation extrême et illicite du travail ». Les locaux de l’atelier « étaient dans des conditions insalubres, en deçà du minimum éthique ». Cela permet à ces géants du luxe d’économiser sur les impôts et cotisations sociales en plus de la plus-value réalisée sur les ouvriers.

Les mêmes profiteurs prétendent tout ignorer des pratiques de leurs sous-traitants alors qu’ils sont, par les tarifs payés, les commanditaires de cet esclavage moderne. Mais ils savent qu’ils peuvent bénéficier de la clémence de la justice. Ainsi, le régime d’administration judiciaire d’Armani et de Dior a été levé en février dernier en échange de vagues promesses de contrôles sur leurs sous- traitants.

Pour les nantis du luxe, être pris la main dans le sac est moins coûteux qu’un de leurs sacs à main.

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