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Dans le monde
Italie : le massacre à Gaza ne passe pas
D’importantes manifestations contre la guerre à Gaza ont eu lieu en Italie, d’abord le 19, puis le 22 septembre et encore le 27. Elles ont créé quelques difficultés au gouvernement Meloni, qui affiche un soutien à peine voilé à la politique génocidaire de Netanyahou.
Le 19 septembre, c’est à l’appel de la CGIL, le principal syndicat italien, que des débrayages et des rassemblements ont eu lieu dans de nombreuses villes. Puis, le 22 septembre, l’appel à faire grève et à manifester lancé par les syndicats de base – petits syndicats distincts des grandes confédérations – a eu un succès inattendu, essentiellement dans le secteur public. Les manifestations ont vu une participation massive d’enseignants, d’étudiants et de jeunes en général.
Parallèlement, des syndicats ou des collectifs de dockers ont appelé à boycotter les départs de navires transportant des armes à destination de l’armée israélienne, dénonçant ainsi la collaboration des gouvernements italien et européens et de leurs entreprises d’armement au massacre en cours à Gaza. Ainsi un navire israélien a dû renoncer à embarquer dix conteneurs d’armement à Gênes. D’autres navires, à la nouvelle des manifestations qui les attendaient, ont dû renoncer à leurs escales en Italie, notamment à Ravenne et Livourne.
Les soutiens à ces manifestations ne viennent pas seulement des partis de gauche. L’intervention des représentants religieux musulmans et des milieux immigrés, mais aussi de plus en plus celle de représentants de l’Église, contribue certainement à leur ampleur. Elle entre en résonance avec les appels du Pape à la paix, qui touchent de larges milieux catholiques, et aussi une opinion profondément pacifiste et hostile à la guerre.
Mis ainsi en accusation pour leur complicité avec le pouvoir israélien, Meloni et son gouvernement ont un peu changé de ton, déclarant qu’ils pourraient reconnaître un État palestinien, mais à condition que le Hamas soit éliminé, ce qui est ni plus ni moins que la position de Macron. Puis les ministres se sont multipliés pour afficher un prétendu souci humanitaire concernant Gaza, quelques jeunes mutilés gazaouis étant accueillis en Italie pour des soins, où à propos de l’expédition de solidarité de la flottille Sumud partie à destination de Gaza pour dénoncer le blocus effectué par Israël. Ces ministres n’ont évidemment pas été jusqu’à dénoncer ce blocus de leurs amis israéliens, mais ont exhorté les passagers de la flottille, parmi lesquels se trouvent des parlementaires italiens, à ne pas tenter de le forcer, car cela pouvait être « dangereux » ; une façon de détourner l’attention du massacre en cours à Gaza, autrement dangereux et concernant toute la population gazaouie.
Cette flottille dénonce à juste titre le blocus imposé par l’État d’Israël depuis des années. L’attitude du gouvernement italien, mais aussi de tous les autres, qui n’ont jamais rien fait pour s’y opposer, suffit à montrer quelle complicité les unit à Netanyahou et au pouvoir israélien.