- Accueil
- Lutte ouvrière n°2978
- Justice française : complice des génocidaires
Leur société
Justice française : complice des génocidaires
Le 21 août, la justice française a une nouvelle fois refusé de mettre en examen Agathe Habyarimana, la veuve de l’ancien président rwandais, au cœur du génocide qui fit 800 000 morts en 1994. Pour l’État français, elle est innocente.
La préparation de ce massacre n’était un secret pour personne, et surtout pas pour les dirigeants français, de Mitterrand, alors président de la République, au et son Premier ministre, Balladur. La dictature d’Habyarimana, qu’ils soutenaient, mit en place les milices Interhamwe contre les Tutsis. La radio-télévision des Mille Collines, dont Agathe Habyarimana était l’une des fondatrices, ne cessait d’appeler à leur massacre.
Alors que le FPR, le parti de l’actuel président, Paul Kagame, menaçait le régime et pour garder son influence dans la riche région africaine des Grands Lacs, l’État français forma les militaires de la dictature d’Habyarimana et lui livra massivement des armes. L’ambassade de France abrita le dernier gouvernement du régime, qui regroupait les dirigeants les plus extrémistes.
Agathe Habyarimana fut exfiltrée très rapidement, sur ordre direct de Mitterrand, lui permettant de se réfugier en France, où elle réside encore. L’État français a toujours refusé de l’extrader vers le Rwanda. Le Parquet national antiterroriste demande néanmoins sa mise en examen depuis 2024. C’est cette demande qui a été rejetée par un non-lieu en août.
Pour la France, reconnaître qu’Agathe Habyarimana a les mains couvertes du sang des victimes serait reconnaître que tous les dirigeants français qui l’ont protégée depuis plus de trente ans ne valent pas mieux.