Justice des mineurs : Attal et Darmanin récidivent25/06/20252025Journal/medias/journalarticle/images/2025/06/P5-1_Ne_pas_s%C3%A9parer_les_familles_OK_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C0%2C864%2C486_crop_detail.jpg

Leur société

Justice des mineurs : Attal et Darmanin récidivent

Jeudi 19 juin, le Conseil constitutionnel a censuré six articles de la loi Attal, votée mi-mai au Parlement avec les voix du RN, qui visait « à renforcer l’autorité de la justice à l’égard des délinquants mineurs et de leurs parents ».

Illustration - Attal et Darmanin récidivent

L’ex-Premier ministre a déclaré immédiatement se remettre à l’écriture d’un nouveau texte dont la teneur répressive ne fait aucun doute. Le Conseil constitutionnel a repoussé l’instauration des comparutions immédiates, l’allongement de la détention provisoire et la fin de « l’atténuation de responsabilité » qui permet à un mineur d’être condamné à une peine divisée par deux pour un crime identique à celui d’un adulte. Le Conseil constitutionnel a également repoussé une mesure initiée par Darmanin, l’actuel ministre de la Justice, permettant la retenue jusqu’à douze heures dans un poste de police d’un mineur ne respectant pas les termes d’une mesure éducative.

En revanche, la pénalisation aggravée des parents pour un acte délictueux commis par leur enfant mineur a été avalisée. La loi Attal peut désormais conduire à trois ans de prison – au lieu de deux – et 45 000 euros d’amende – au lieu de 30 000 euros – pour des parents jugés comme s’étant soustraits à leurs obligations auprès d’un enfant commettant un crime, même si la famille n’en avait pas connaissance.

Par voie de presse, Darmanin a immédiatement rappelé qu’il est partisan de ramener la majorité pénale à 16 ans et revendique « un changement profond constitutionnel » pour permettre un durcissement de la justice des mineurs. Ce qui tourmente Attal ou Darmanin n’est pas ce que vivent les familles ou les jeunes des quartiers populaires confrontés à la délinquance et parfois à des drames sanglants, mais bien plus prosaïquement l’horizon présidentiel de 2027. Retailleau, premier flic de France, étant en position de quasi-monopole pour exposer en pleine lumière médiatique ses postures sécuritaires et anti-immigrés, il reste au ministre de la Justice et à l’ex-Premier ministre le terrain de la fermeté envers un prétendu péril jeune que le laxisme des tribunaux ne pourrait juguler. En se montrant père Fouettard, la tranquillité serait assurée dans des quartiers minés par le chômage, la misère, l’abandon des services publics. C’est ce que veulent marteler Darmanin et Attal, chacun dans sa course à la popularité électorale.

En somme, la censure du Conseil constitutionnel leur fournit l’occasion de se présenter à nouveau en chevaliers blancs de la fermeté envers les plus jeunes. Sans nul doute, ils sauront utiliser les faits divers les plus sordides pour apporter de l’eau à leur moulin.

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