Cet homme de 34 ans est au RSA et sans domicile fixe. En réglant ses achats dans un supermarché Leclerc, il a glissé la bouteille dans son sac. Lors de sa fuite, un vigile a été légèrement blessé, et les faits requalifiés de vol avec violence, même si la bouteille a été dûment rendue à son richissime propriétaire. Mais cet homme ayant déjà été pris à voler de la nourriture, le procureur s’est empressé d’évoquer la récidive et a requis quatre mois ferme.

Cette société, qui condamne 330 000 personnes à vivre sans domicile, qui précipite les travailleurs dans le chômage et la précarité est prompte à les juger. Face à la pauvreté qui augmente, la justice voudrait inculquer la peur et le respect de la propriété.

Cette même justice qui fait passer en comparution immédiate un homme trois jours après le vol est beaucoup plus lente quand il s’agit de s’en prendre aux riches. Qu’on se souvienne simplement de l’affaire du Mediator qui a duré dix ans et n’a jamais abouti à la condamnation du principal responsable, Servier, mort de vieillesse bien avant la conclusion du procès. Pourtant, Servier avait continué sciemment de commercialiser ce médicament reconnu nocif qui avait provoqué la mort de plus de 1 500 personnes. Pour tous ces crimes, en tant que capitaliste, lui n’a jamais goûté à la paille du cachot !