Laboratoires pharmaceutiques : chantage au médicament23/04/20252025Journal/medias/journalarticle/images/2025/04/P4-2_Trust_pharma_OK_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C0%2C800%2C450_crop_detail.jpg

Leur société

Laboratoires pharmaceutiques : chantage au médicament

Les patrons de 32 laboratoires pharmaceutiques, dont tous ceux du « Big Pharma », ont écrit le 11 avril à la présidente de la Commission européenne pour réclamer des mesures « plus favorables » sous peine de transférer ailleurs 16 milliards d’investissements prévus en Europe.

Illustration - chantage au médicament

Jouant sur la concurrence USA/Europe, les patrons saisissent l’occasion offerte par la montée protectionniste pour se livrer à un chantage clair et net. Ils mettent en avant le cadre légal américain, qui leur est encore plus favorable, ainsi que l’augmentation des droits de douane annoncée par Trump, et s’en servent d’argument pour réclamer une révision de la politique des prix des médicaments en Europe, évidemment à la hausse. Mais ils voudraient aussi payer moins d’impôts, et en particulier ne pas avoir à payer la future contribution pour traiter les eaux usées dues à leur industrie et les débarrasser de leurs micropolluants.

En d’autres termes, pour les patrons des gros laboratoires, la guerre commerciale est une aubaine pour engranger plus de profits au détriment des classes populaires, directement ou par le biais des caisses publiques. Cela ne serait qu’une accentuation de ce qui se produit déjà, puisque le secteur pharmaceutique tire une bonne partie de ses profits faramineux des systèmes publics de remboursement tels que l’Assurance maladie.

La lettre de menace vise également à faire pression sur la Commission européenne pour qu’elle recule sur un projet de législation présenté en mars. Celui-ci ramènerait de dix à huit ans la durée pendant laquelle les laboratoires peuvent vendre leurs médicaments sans concurrence et est présenté comme une réponse aux pénuries de médicaments qui faciliterait leur production. Là encore, les trusts tels que Pfizer ou Sanofi tiennent d’abord à rappeler que, pour eux, produire des biens utiles signifie d’abord pouvoir faire des profits.

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