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Leur société
Lecornu : sans ministres et sans majorité
Dans sa première déclaration, quelques heures après la démission de François Bayrou le 9 septembre, le nouveau Premier ministre, Sébastien Lecornu, a annoncé des « ruptures et pas que sur la forme ».

Venant d’un fidèle partisan de Macron, ces déclarations ne peuvent susciter la moindre illusion, et certainement pas dans les classes populaires.
Lecornu avait été conseiller du Premier ministre de Sarkozy, François Fillon, puis son directeur adjoint de campagne quand le Parti républicain en fit son candidat pour l’élection présidentielle de 2017. Pressé de quitter le navire dès que Fillon fut rattrapé par la justice, il rejoignit Macron. Il fut secrétaire d’État, ministre de l’Outre-mer puis de la Défense.
Le CV de Lecornu ne manque donc pas de références, mais il doit avant tout sa récente promotion au fait d’être resté, depuis le début, un homme du président. Sa nomination comme Premier ministre était d’ailleurs prévue en décembre dernier, mais Macron s’était heurté au veto de Bayrou qui avait menacé de « tout casser ». Après la chute de ce dernier, Macron a ainsi repris la main, sans qu’on sache bien sur quoi…
Si Lecornu a été désigné plus rapidement que ses deux prédécesseurs, il n’a toujours pas nommé de ministre. En attendant de pouvoir annoncer la composition de son équipe gouvernementale, s’il y arrive, il consulte donc les partis qui acceptent de le rencontrer, les organisations syndicales et patronales. La question essentielle est que, pour se maintenir au pouvoir, il lui faut obtenir la non- censure du PS, ce qui ne semble pas gagné. Et le même Lecornu qui dînait secrètement, il n’y a pas si longtemps, avec Le Pen et Bardella, peut-il espérer un geste de ses ex-convives ? En attendant, il en est réduit à trouver tous les jours une annonce : le retrait si prévisible de la suppression des deux jours fériés, la création de maisons de santé partout, la suppression des avantages à vie des ex- ministres… Autant de mesures qui ne l’engagent pas à grand-chose et qui ont surtout comme seul objet de lui permettre d’exister, au moins dans les médias. Il n´est pas sûr que cela puisse aller au-delà.