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- Lutte ouvrière n°2983
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Dans les entreprises
nos lecteurs écrivent : IGR : accident en gare du Grand Paris
Je travaille sur le chantier de la gare du Grand Paris – Institut Gustave Roussy, toujours en travaux malgré son ouverture au public en décembre 2024.
Mercredi 24 septembre, une plaque de bardage en inox, installée sous un escalator, s’est décrochée et a dévalé six étages, dont deux ouverts au public et deux encore en chantier. Même si je ne crois pas aux miracles, c’en est un que cette tôle de 15 kg qui a chuté sur plus de 25 mètres n’ait fait aucun blessé, ni parmi les voyageurs, ni parmi les travailleurs du chantier.
Après enquête, il est apparu que la chute était due à une installation défectueuse, résultant du fait que tout se fait dans l’urgence sur le chantier. La gare avait été ouverte à la va-vite en décembre, malgré le retard des travaux. Après l’accident, et alors que la zone n’était pas entièrement sécurisée, la société qui gère la gare a fait pression pour que les travaux reprennent illico. Heureusement, des salariés du chantier ont empêché la reprise des travaux avant qu’un filet de sécurité ne soit installé sur toute la surface du bardage.
La gestion capitaliste des grands travaux est une aberration sans nom : le manque de bras nous met en retard et nous oblige à courir tout le temps. Le dos en prend un coup, et le travail s’en ressent au quotidien dans les petites choses. Et parfois, cette course à l’échalote occasionne des catastrophes, comme cet accident aurait pu en provoquer. Mais ça ne fait ni chaud ni froid aux entreprises, qui n’ont qu’une idée en tête : nous remettre au travail, même si la sécurité minimum n’est pas assurée. Et ce sont les mêmes hypocrites qui viennent après nous faire la leçon sur la sécurité au travail.