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Dans le monde
Nos lecteurs écrivent : L’effondrement d’un mur en Tunisie
Lundi 14 avril, à El Mazzouna, ville du gouvernorat de Sidi Bouzid dans le Sud tunisien, l’effondrement d’un mur dans un lycée a entraîné la mort de trois lycéens. Depuis, cela a suscité une vague de colère à l’échelle du pays.
Ce drame récemment survenu, n’étonne personne, hélas, tant la réalité fait redouter de telles catastrophes depuis longtemps. D’ailleurs le personnel du lycée en question avait déclaré depuis des mois que ce mur représentait un danger pour les élèves. Mais l’État était resté muet et aucune réponse n’avait été apportée.
Pour se sortir de cette situation embarrassante, le président garde ses vieilles habitudes en invoquant un « ennemi invisible » et en développant l’imaginaire du complot. En même temps, pour étouffer l’affaire, il faut trouver un coupable. Alors, le directeur du lycée a été placé en détention et une enquête judiciaire est en cours pour trouver les responsables.
Mais la vraie réponse de l’État a été d’envoyer, dès le jour du drame, des renforts de policiers dans le but d’assurer l’ordre et d’empêcher la présence des journalistes. Dès le lendemain de cette tragédie, des centaines de personnes ont exprimé leur colère et leur mécontentement en manifestant dans les rue d’El Mazzouna, tout en subissant immédiatement la répression. Malgré celle-ci, les manifestations ont duré plusieurs jours et la population a pu s’imposer pour revendiquer l’amélioration de sa situation. Ils ont pu évoquer l’arriération de la région, l’augmentation des prix et le chômage.
Les mêmes graves problèmes avaient poussé, en 2011 dans la même région, le jeune Mohamed Bouazizi à se suicider par le feu pour protester face à la misère, déclenchant alors le « printemps arabe ».
Depuis, plusieurs présidents et gouvernements se sont succédé mais le sort de la population n’a pas changé. La loi du profit domine toujours et les maîtres de l’économie ne l’ont pas changée. Cette situation a déjà entraîné des explosions sociales et en prépare d’autres !