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Libye : un bateau humanitaire pris pour cible
Dimanche 24 août, un navire garde-côtes libyen a attaqué l’Ocean Viking, le bateau humanitaire de SOS Méditerranée, alors que celui-ci naviguait dans les eaux internationales.
Il avait 87 rescapés à son bord, surtout des Soudanais originaires du Darfour. Il s’apprêtait à venir en aide à un autre canot en détresse quand un patrouilleur libyen a foncé sur lui puis l’a mitraillé. Une responsable de l’organisation humanitaire témoigne : « Nous étions habitués aux intimidations des garde-côtes libyens, mais c’est la première fois qu’ils tirent de manière délibérée pour nous tuer. » Au bout de vingt minutes, les agresseurs ont rebroussé chemin. S’il n’y a eu ni mort ni blessé grave, les importants dégâts matériels ont obligé l’Ocean Viking à abandonner ses opérations de sauvetage du canot en détresse. Il a envoyé un appel au secours vers un navire de la marine italienne qui n’a jamais répondu.
Loin d’être un acte isolé, la barbarie qui frappe les migrants, et leurs sauveteurs, est commanditée par l’Union européenne. Le navire qui vient de mitrailler l’Ocean Viking a été offert par l’Italie à la Libye en 2023. Pour empêcher les départs depuis les côtes libyennes, des centaines de millions d’euros ont été versées au régime de Tripoli par l’UE depuis 2017. Ses garde-côtes ont comme mission d’intercepter les réfugiés en mer et de les ramener de force en Libye. Ils y sont parqués dans des centres de rétention, où ils sont souvent torturés ou soumis à du travail forcé.
Durant l’année 2024, 2 500 personnes sont mortes en Méditerranée, principalement sur la route maritime qui va de la Libye et la Tunisie vers l’Italie. Une hécatombe dont les responsables siègent dans les gouvernemens européens.