Loi Duplomb : pesticide au menu23/07/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/07/une_2973-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C0%2C1264%2C1640_crop_detail.jpg

Leur société

Loi Duplomb : pesticide au menu

La pétition pour l’abrogation de la loi Duplomb, lancée par une étudiante, dépassait, lundi 22 juillet, 1,6 million de signatures. L’inquiétude suscitée par cette loi est parfaitement légitime.

Pour rappel, la loi entend réintroduire un insecticide très nocif, un néonicotinoïde, interdit en France depuis 2018. Les sénateurs qui sont à son origine prétendent défendre les producteurs de betteraves et de noisettes. En réalité, il s’agit de satisfaire les patrons de l’agrobusiness qui entendent produire comme ils le souhaitent, sans être entravés par des normes sanitaires, environnementales ou autres.

Parmi ceux qui prétendent parler au nom de l’ensemble du monde agricole, se trouve Franck Sander, président de la Confédération des planteurs de betteraves, par ailleurs fils d’un ancien président du Crédit agricole et frère d’une ex-députée LR. Il hurle à la concurrence déloyale du fait que cet insecticide est utilisé dans d’autres pays de l’Union européenne. On peut toutefois noter que ce handicap est très relatif, la France restant, avec 30 % de la production totale, le premier pays producteur de betteraves de toute l’UE…

De son côté, Laurent Duplomb dénonce cette pétition comme une manipulation de l’extrême gauche et des écologistes, étalant ainsi son mépris vis-à-vis des oppositions, qui s’expriment y compris au sein du monde agricole. Il les accuse d’être « en déphasage avec les réalités économiques », invoquant l’impératif de rentabilité et allant jusqu’à évoquer un risque d’effondrement économique, rien que ça ! Ce sont les mêmes propos que les partisans du chlordécone, responsable de nombre de cancers aux Antilles françaises, avaient tenus il y a trente ans.

Une chose est néanmoins juste dans les propos de Duplomb. La santé publique et l’écologie sont en déphasage avec les réalités d’un monde capitaliste basé sur l’exploitation et la concurrence. C’est bien lui qu’il s’agit de renverser, ce qui nécessitera bien plus qu’une pétition.

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