Le RN et Les Républicains critiquent le plan d’économies de Bayrou, mais eux aussi se taisent sur le véritable problème : le détournement toujours croissant des fonds publics au profit de la classe capitaliste.

En effet, ce que ces gens-là reprochent à Bayrou est d’avoir omis de parler du coût supposé de l’immigration. Bruno Retailleau (LR) affirme dans le JDD que « le tabou du coût de l’immigration doit être enfin levé ». Son compère Laurent Wauquiez va dans le même sens, affirmant qu’on ne peut pas « demander des efforts à tous les étages de la société sans rien dire de l’immigration ». Le RN ne pouvait évidemment pas en dire moins. Bardella accuse Bayrou d’avoir « sciemment écarté » la question de l’immigration. Quant à Le Pen, elle dénonce le plan parce qu’il « demande des sacrifices aux Français tout en continuant à financer une politique migratoire hors de contrôle ».

Cette surenchère réactionnaire ne fait en réalité que s’ajouter à la campagne d’intoxication gouvernementale. S’en prendre à l’immigration comme si elle était responsable des déficits de l’État est une diversion malpropre qui cherche à détourner les travailleurs de leurs véritables ennemis et à les diviser. Le Pen et Bardella, qui prétendent diriger « le premier parti ouvrier de France », veulent eux aussi amener les travailleurs à des sacrifices au nom d’un prétendu intérêt national. Ils sont en réalité tout aussi à plat ventre devant le grand patronat que les autres responsables politiques, avec une dose de saleté raciste en plus.