Depuis l’incendie catastrophique de 2019 qui avait vu partir en fumée près de 10 000 tonnes d’hydrocarbures, sans que la cause de cet accident ait pu être clairement identifiée, Lubrizol est dans le collimateur de la DREAL (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement).

Un audit de 2019 de cette usine qui fabrique des additifs pour lubrifiants a établi une liste de 277 équipements, essentiellement électriques, situés dans des zones à risque d’explosion et qui ne répondent pas aux normes. Un contrôle effectué en mars 2025 a constaté que seuls 87 ont été mis en conformité depuis cinq ans. La Préfecture a donc pris un arrêté de mise en demeure, et les travaux doivent être effectués d’ici au 30 juin.

Après la catastrophe environnementale, allait-on avoir une catastrophe sociale ? Après avoir annoncé un plan de licenciements sur ses sites de Rouen et du Havre, accompagné de conditions de départ indignes, Lubrizol s’était ravisé en octroyant une indemnité de départ de 100 000 euros pour les 106 licenciés, sans condition d’ancienneté ! Une semaine de grève et les pressions de ses clients, les grands groupes pétroliers, lui avait sans doute permis de mûrir sa réflexion…

Mais, le 5 août, coup de théâtre : plus aucun licenciement n’était programmé ! Ne croyant plus au Père Noël depuis longtemps, les travailleurs de Lubrizol se doutent qu’un coup fourré est en préparation et qu’un plan de licenciements mieux ficelé est dans les tuyaux… Dans ce domaine, ils savent qu’il ne faudra pas attendre d’arrêté préfectoral pour empêcher les patrons de Lubrizol de nuire !