Madagascar 1947 : Macron, héritier des massacreurs29/04/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/05/une_2961-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1265%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Madagascar 1947 : Macron, héritier des massacreurs

À Madagascar, dans le cadre de sa tournée dans l’Océan indien, Macron a annoncé le 24 avril la création d’une commission d’historiens français et malgaches sur les massacres commis dans l’île en 1947 par la puissance coloniale.

Macron dit vouloir créer « les conditions du pardon ». En vérité, il vise surtout à créer les conditions permettant à l’impérialisme français de conserver ses positions dans cette région du monde hautement stratégique.

Après avoir déjà réuni des commissions d’historiens pour évoquer les massacres commis au Rwanda, en Algérie, au Cameroun ou dernièrement la dette imposée à Haïti, Macron a recours à la même technique concernant la répression coloniale menée à Madagascar. En mars 1947, des grèves éclatèrent et une insurrection s’étendit à une partie de l’île après que les autorités françaises avaient ignoré la revendication bien modérée d’autonomie présentée par les députés malgaches du Mouvement démocratique de rénovation malgache, le MDRM. Ce fut un gouvernement à direction socialiste, avec dans ses rangs des ministres communistes, qui inaugura à Madagascar une répression aussi féroce que celle conduite en Algérie en mai 1945 à Sétif. Des milliers de militants du MDRM furent arrêtés et systématiquement torturés, tandis que l’armée française déployait ses unités coloniales. Des dizaines de massacres de masse furent commis. Des prisonniers furent jetés vivants des avions pour s’écraser sur les villages. Une fois la révolte vaincue à la fin de l’année 1948, une mission d’information de l’Assemblée nationale établit un bilan de 89 000 tués, plus de 2 % de la population de l’époque. Deux députés du MDRM furent condamnés à mort, avant que leur peine ne soit commuée en prison à vie. Les exécutions d’insurgés durèrent jusqu’en 1958, deux ans avant l’indépendance de Madagascar.

L’acte de contrition de Macron devant les autorités malgaches ne coûte rien. Sa mise en scène fait partie des négociations en cours concernant les îles Éparses, actuellement sous autorité française, revendiquées par Madagascar. L’État français souhaite en garder le contrôle pour disposer d’une position stratégique dans le canal du Mozambique, par lequel transitent une grande partie des pétroliers apportant le pétrole du Moyen-Orient vers l’Europe et le continent américain.

Macron est bien le digne héritier des dirigeants français de l’époque coloniale.

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