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Leur société
Mariage des étrangers : Ciotti sort de sa niche
Jeudi 26 juin, le groupe du député d’extrême droite Éric Ciotti bénéficiait d’une « niche parlementaire » qui lui permettait d’avancer ses projets de loi, dont l’un visait à interdire le mariage des étrangers en situation irrégulière sur le sol français.

Si le jeu parlementaire a empêché Ciotti et sa bande de parvenir à leurs fins, les ténors de la droite, des centristes au RN, poursuivent leur surenchère xénophobe, tout en se renvoyant la faute d’avoir fait achopper le vote de cette loi ignominieuse sur le mariage des étrangers.
Le projet visait en effet – et nul doute qu’il sera remis sur le tapis – à empêcher la régularisation des étrangers par le biais du mariage avec des citoyens français. Ses promoteurs prétendent lutter contre les mariages dits « blancs », c’est-à-dire sans vie commune réelle et dans le seul but d’obtenir un titre de séjour, ainsi que viser à « protéger » les maires qui refusent de célébrer un mariage sur le seul soupçon qu’il serait « blanc ».
Le premier à avoir fait un coup de com’ de ce genre est le maire de Béziers, Robert Ménard, en 2023. Plus récemment, en mai, la maire de Bourg-lès- Valence a fait de même. Le Conseil constitutionnel a eu beau rappeler en 2003 que « le respect de la liberté du mariage s’oppose à ce que le caractère irrégulier du séjour d’un étranger fasse obstacle, par lui-même, au mariage de l’intéressé », ces maires qui se prétendent les défenseurs des lois et des institutions s’assoient dessus. Ils ne craignent visiblement pas d’écoper des cinq ans de prison encourus dans ce cas.
Aujourd’hui déjà, un mariage avec un citoyen français ne garantit pas la régularisation automatique d’un étranger ni l’annulation d’une OQTF, les préfectures menant des enquêtes sur la réalité de la « vie commune » du couple.
D’après le Parquet lui-même, il y aurait très peu de mariages « blancs » (406 sur plus de 250 000 unions en 2022). Il ne s’agit donc que d’un prétexte pour empoisonner un peu plus la vie de travailleurs étrangers en leur interdisant de légaliser leur situation en France.
La liberté de circulation et d’installation doit être reconnue pour tous, de même que la liberté de se marier… ou pas !