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Dans les entreprises
Martinique : les agents de la Saur en grève
Les salariés de la Saur Martinique ont entamé leur sixième semaine de grève commencée le 11 août. Leur direction refuse de respecter des accords prévus en faveur des salariés et aujourd’hui, pour « sortir du conflit », elle voudrait leur faire payer les jours de grève.

Pour les travailleurs, organisés avec leur comité de grève, il n’est pas question de payer ces journées car ils ne sont nullement responsables du conflit. Le contrat d’attribution du marché de la production et de la distribution de l’eau potable signé entre le groupe Saur et la communauté d’agglomération Cap Nord a pris effet au 1er janvier 2025, et il était assorti d’accords concernant une prime dite « de bienvenue ». Elle devait être versée aux salariés rejoignant la Saur en début de marché, soit la majorité des agents provenant du délégataire précédent. La vingtaine de salariés déjà présents à la Saur Martinique devaient, eux aussi, bénéficier d’une prime d’un même montant suite à un accord interne.
En début d’année, les salariés n’ayant pas connaissance des termes exacts de l’accord, la direction s’est permis de ne leur verser que la moitié de la prime. Puis, au moment de verser la seconde moitié, elle a décrété que le montant serait conditionné aux résultats, ce qui ne figurait nullement dans le contrat ! Elle ajoutait que le versement de cette prime tiendrait lieu de NAO (négociation annuelle obligatoire), en déclarant 2025 « année blanche ». Après ces déclarations malhonnêtes et mensongères, elle s’est trouvée face à un mur. Salariés arrivant dans la société ou anciens se sont mis en grève pour obtenir leur prime sans condition. Un comité de grève de onze grévistes s’est mis en place pour organiser leur mouvement, et une assemblée générale se réunit matin et soir pour prendre les décisions.
Depuis, la direction emploie toutes sortes de méthodes pour essayer d’affaiblir le mouvement. Elle souffle le chaud et le froid, essaye de diviser les grévistes entre anciens et nouveaux dans la société. Mais ceux-ci restent soudés et déterminés. Lorsque le directeur a eu la mauvaise idée d’utiliser l’expression à connotation méprisante « ces gens-là » pour désigner les agents arrivant dans la société, il n’a fait que soulever une indignation générale.
Ces messieurs de la Saur bénéficient néanmoins d’une forme de complaisance des autorités et au moins d’une certaine mollesse de la plupart des élus des communes du Nord. À compter du 29 août, le préfet a adressé des réquisitions aux grévistes. La Saur, quant à elle, a décidé de se faire aider d’un médiateur pour sortir de ce conflit dans lequel, en plus de la mauvaise foi, elle a accumulé les irrégularités. De leur côté, les grévistes ont organisé des distributions de tracts dans les communes et des réunions avec la population. Ils bénéficient de son soutien malgré les perturbations de la distribution d’eau entraînées par la grève.
Malhonnêtetés, agissements retors, mépris : pour ces capitalistes, en Martinique comme ailleurs, tout est bon pour exploiter les travailleurs et faire rentrer les profits. Les grévistes, eux, restent déterminés et n’entendent nullement se laisser faire.