Medef : le patronat dicte sa loi03/09/20252025Journal/medias/journalarticle/images/2025/09/P3-1_Symphonie_des_profits_ok_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C42%2C450%2C295_crop_detail.jpg

Leur société

Medef : le patronat dicte sa loi

Les Rencontres des entrepreneurs de France se sont tenues les 27 et 28 août. Les représentants du grand patronat en ont profité pour dérouler à nouveau la liste de leurs exigences.

Illustration - le patronat dicte sa loi

Patrick Martin, dirigeant du Medef, l’a dit devant les siens et répété dans la presse : selon lui, la situation des finances publiques est grave et le gouvernement a raison d’exiger que tout le monde prenne ses responsabilités et se serre la ceinture. Tout le monde, sauf les patrons bien entendu : Martin veut bien qu’on s’interroge sur le nombre élevé de dispositifs d’aides aux entreprises, 2 200 d’après la commission sénatoriale qui s’est penchée sur le sujet. Mais c’est pour insister sur le fait qu’il n’est pas question d’en supprimer un seul milliard, au contraire. Le Medef veut bien « simplifier les dispositifs » voire même en effacer, à condition qu’ils soient remplacés par « une baisse équivalente de la fiscalité ».

Le patron du Medef l’assure : « Charger encore notre barque au nom d’on ne sait quelle justice, ce serait une folie » et d’ailleurs, dans ce cas, « tout le patrimoine et les talents » – c’est ainsi que Martin appelle les millionnaires – fuiraient immédiatement le pays. Le même s’indigne que le plan Bayrou soit si mal accueilli et que « chacun pense que ce n’est pas à lui de payer » !

Le grand patronat sait parfaitement que la dette de l’État se creuse d’autant plus qu’elle lui profite. Il sait aussi qui faire payer pour maintenir et accroître ses profits. C’est d’ailleurs ce qu’exprime le rapport du Forum économique, un cercle de réflexion patronal lié au Medef, qui prétend « redresser le pays ». Alors que Bayrou parle d’économiser 44 milliards d’euros, le rapport propose que ce soit 230 milliards ! Pour économiser, il prétend tailler dans le vif et supprimer 1,5 million d’emplois dans la fonction publique. Quant à faire travailler plus, il faudrait rajouter chaque année des centaines d’heures de travail supplémentaires obligatoires.

Le patronat a donc d’ores et déjà sa feuille de route prête pour le successeur de Bayrou. Pour y survivre, les travailleurs doivent avoir la leur.

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