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- Lutte ouvrière n°2978
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Leur société
Le mensonge de la dette
Lors de sa conférence de presse du 25 août, Bayrou a prétendu que la dette – aujourd’hui 3 228 milliards d’euros, soit 112 % du PIB – serait « celle de tous », qu’il faudrait « se serrer les coudes ».
Cette dette n’est pas celle de la population laborieuse, qui n’a jamais vu son niveau de vie augmenter grâce aux sommes empruntées. Elle est celle des capitalistes, des financiers et des riches. En 2023, 203 milliards d’aides sont allés aux entreprises, plus que le budget de l’Éducation. La même année, les entreprises ont supprimé 56 000 emplois et ont versé 74 milliards de dividendes à leurs actionnaires. Pour l’année 2024, une commission sénatoriale a estimé que 211 milliards d’euros avaient été versés aux entreprises, en particulier les plus grandes, sous forme d’exonérations et de cadeaux divers.
À chaque crise, l’État a renfloué les capitalistes et les banques en leur versant des sommes astronomiques d’argent public : 50 milliards en 2008, 240 pendant le Covid. Alors, quand Bayrou martèle qu’« il faut éviter la malédiction du surendettement » et que « ne rien faire serait une condamnation », il omet sciemment d’expliquer que son gouvernement, comme les précédents, a contribué à creuser cette dette abyssale.
De plus, il ne faut pas croire que la dette publique serait une calamité pour les capitalistes. Outre le fait qu’ils en sont les premiers bénéficiaires, cette dette engendre chaque année 50 milliards d’intérêts qui vont directement à la finance. Bayrou a refusé de toucher aux créanciers capitalistes, préférant faire payer les travailleurs.
Le discours sur la dette ne vise qu’à culpabiliser les travailleurs. Les capitalistes comme les gouvernants à leur service voudraient bien que la population croie que ce sont les enseignants, les soignants, les allocations diverses qui coûtent cher et creusent la dette. Faire croire que cette dette serait collective est un mensonge patronal qui sert à justifier les attaques. Les travailleurs doivent refuser de payer une dette qui n’est pas la leur.