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Leur société
Meurtre raciste : ceux qui poussent au crime
Le 31 mai à Puget-sur-Argens dans le Var, Hichem Miraoui, un homme de nationalité tunisienne, a été assassiné par balle par son voisin français.

Celui-ci a également blessé un homme d’origine turque. Le mobile du meurtrier ne fait pas de doute. Des vidéos à caractère raciste ont été publiées avant et après les tirs, appelant à s’en prendre aux étrangers.
Critiqué pour la lenteur de sa réaction au lendemain du meurtre d’Aboubakar Cissé, poignardé dans une mosquée à la Grand-Combe le 25 avril, le ministre de l’Intérieur Retailleau s’est senti obligé d’exprimer dès lundi 2 juin sa « ferme condamnation de ce crime raciste », de présenter les condoléances du gouvernement français à la famille et d’assurer qu’un tel crime sera puni « de la peine maximale ».
Bonnes relations diplomatiques obligent, Retailleau s’est rendu le lendemain, mardi 3 juin, à l’ambassade de Tunisie en France. Il faut bien de temps en temps, quand on est ministre, endosser le costume d’homme politique responsable et faire les déclarations de circonstance.
Avec une totale hypocrisie, Retailleau est allé jusqu’à déclarer que « le racisme, en France et ailleurs, est un poison et, on le voit bien, c’est un poison qui tue ». Mais qui donc distille ce poison raciste ? C’est le même Retailleau, en concurrence avec le RN, qui fait en permanence des discours antimusulmans qui alimentent la haine et encouragent les meurtriers.
L’avocat de la famille d’Hichem Miraoui – qui avait aussi défendu celle d’Aboubakar Cissé – a déclaré que ce meurtre est « le fruit d’une atmosphère qui existe dans le pays depuis maintenant quelques mois, quelques années, et qui se durcit chaque jour un peu plus », et « qu’on assiste à des pompiers pyromanes qui viennent éteindre le feu qu’ils ont eux-mêmes allumé. » On ne peut que partager ce jugement. Les Retailleau et autres qui agitent la prétendue menace de l’étranger sont effectivement des pyromanes, et ils ne sont pas près d’éteindre les feux de la haine raciste. C’est une arme dont ils ont besoin, non seulement pour leurs calculs électoraux de bas niveau mais parce qu’elle a une fonction : tenter de détourner la colère des classes populaires.