Michelin – Cholet : toujours unis contre la dictature des actionnaires21/05/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/05/une_2964-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1265%2C1644_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Michelin – Cholet : toujours unis contre la dictature des actionnaires

Vendredi 16 mai, jour de l’assemblée générale des actionnaires du groupe Michelin, une centaine de travailleurs se sont retrouvés de 11 heures à 14 heures devant l’usine de Cholet, pour un « barbecue de la colère » à l’appel de la CGT et du comité de lutte.

Ce jour-là, les actionnaires ont confirmé au PDG Florent Menegaux ses émoluments pour l’année en cours : 1,10 million d’euros en salaire fixe et 1,15 million en rémunération variable. Ils lui sont reconnaissants pour sa gestion des affaires et des profits, encore en hausse en 2025 après deux années déjà florissantes : 2 milliards d’euros de bénéfice net en 2023 puis en 2024.

À Cholet, chacun connaît la source de ces fortunes : l’exploitation sans frein des travailleurs pendant des décennies, en France comme aux quatre coins du monde. Ces dernières années, sur un marché international de plus en plus concurrentiel, Michelin a fait le choix de fabriquer moins de pneus et de les vendre plus cher, et cette préservation des bénéfices des actionnaires s’est faite aux dépens des salariés.

Les dirigeants ont fermé des usines en série, de l’Allemagne aux États- Unis en passant par l’Écosse et l’Irlande du Nord, sans oublier la France. Ont été tour à tour sacrifiés les ouvriers des sites de Poitiers (2006), Toul (2009) et La Roche-sur-Yon (2020), jusqu’à l’annonce en novembre que ceux de Vannes et Cholet seraient les prochains.

Alors que le PSE officialisant la fermeture de l’usine de Cholet a été signé le 6 mars, le « barbecue de la colère » a fait du bien à tous les participants, contents de se retrouver pour redire leur révolte contre une décision motivée par la seule soif de dividendes des capitalistes. Sur les 955 travailleurs que Michelin met à la porte, ils ne sont guère plus de 200 à avoir retrouvé un emploi, souvent moins bien payé. Quant aux quelques dizaines qui ont accepté un reclassement au sein du groupe, qui leur garantit que dans deux ou trois ans ils ne vont pas revivre un énième « plan social » ?

Si chacun se prépare à recevoir sa lettre de licenciement courant juillet, il reste la fierté d’avoir donné du fil à retordre à la direction et d’avoir tenu tête collectivement. Cette expérience de lutte et d’organisation a laissé des traces positives dans les têtes, et elle resservira forcément à l’avenir, quel que soit l’emploi retrouvé.

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