Microsoft : le gâchis, ça rapporte01/10/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/10/une_2983-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C0%2C1271%2C1649_crop_detail.jpg

Leur société

Microsoft : le gâchis, ça rapporte

Pour pousser ses clients à passer à Windows 11, Microsoft a décidé de ne plus entretenir son système d’exploitation Windows 10, qui équipe actuellement 45,6 % des 1,4 milliard d’ordinateurs tournant sous Windows dans le monde.

Lorsque Microsoft a mis fin à l’entretien de Windows 8, cette version n’était plus utilisée que sur 3 % du parc informatique. Cette fois-ci, la firme impose donc un changement de version beaucoup plus tôt.

Pour qu’un système d’exploitation reste fonctionnel et ne devienne pas vulnérable aux cyberattaques, il doit être régulièrement mis à jour. C’est cet entretien gratuit que Windows arrêtera en octobre 2025. Pendant encore un an pour les particuliers, et trois ans pour les professionnels, des correctifs de sécurité minimaux seront proposés à condition de souscrire à un programme facturé 30 dollars par licence familiale aux États-Unis, et davantage pour les professionnels. Il sera gratuit pour les particuliers dans l’Union européenne, a annoncé la firme le 24 septembre. Mais cela ne fait que reporter le problème.

À terme, la disparition du suivi de Windows 10 rendra les ordinateurs plus vulnérables aux cyberattaques. En outre, les développeurs des logiciels cesseront eux aussi de les mettre à jour pour Windows 10. Tout cela rendra petit à petit ces ordinateurs inutilisables et leurs propriétaires seront contraints de passer à Windows 11. Or, environ 400 millions d’ordinateurs équipés de Windows 10 ne sont matériellement pas capables de supporter Windows 11. Dans ce cas, il faudra donc changer d’ordinateur ! Ce sera aux frais des particuliers, et de la collectivité : par exemple, le tiers du parc informatique de la mairie de Paris, soit 14 000 ordinateurs, n’est pas compatible avec Windows 11.

Certes, il existe des systèmes d’exploitation gratuits, comme Linux. Encore faut-il réussir à les installer et à se familiariser avec leur fonctionnement. De plus, des applications courantes, comme Word, et de nombreuses autres moins connues utilisées par les professionnels, sont conçues uniquement pour fonctionner sous Windows. Voilà donc comment une des plus grandes entreprises du monde, qui a fait 100 milliards de dollars de profits en 2024, renouvelle son marché : en pillant les comptes en banque des utilisateurs, en poussant à la mise au rebut de matériel qui fonctionne encore, au mépris du travail humain et des ressources naturelles, et en contribuant à encombrer la planète de déchets électroniques.

Le capitalisme est décidément un système d’exploitation pour lequel aucune mise à jour n’est possible !

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