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Leur société
Migrants dans la Manche : une politique criminelle
Des images diffusées le 4 juillet par la BBC montrent des gendarmes français, dans le Pas-de-Calais, crever un canot pneumatique avec à son bord plusieurs dizaines d’hommes et de femmes s’apprêtant à tenter la traversée de la Manche pour rejoindre la Grande-Bretagne.
Le 27 février dernier, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, défendait aux côtés de son homologue britannique Yvette Cooper, un « changement de doctrine d’intervention ». Une fois qu’une embarcation navigue, les garde-côtes ne devaient faire que du sauvetage et n’étaient pas supposés intervenir pour intercepter les migrants, afin d’éviter les noyades. Cela ne les empêchait pas de crever régulièrement des embarcations pneumatiques déjà à l’eau. Le gouvernement voudrait désormais rendre légale l’interception d’embarcations jusqu’à 300 mètres des côtes. Les gouvernements français et britanniques prétendent vouloir ainsi protéger les vies des migrants. Les associations de sauvetage dénoncent au contraire les risques supplémentaires que font courir les interventions en mer qui créent des mouvements de panique. Elles constatent que 80 % des morts ont déjà lieu près des côtes.
Depuis le début de l’année, près de 20 000 migrants ont tenté la traversée de la Manche, et ce chiffre ne fait qu’augmenter avec l’aggravation de la situation internationale.
En plus d’être une simple mesure humaine, la liberté de circulation et d’installation sauverait des vies et éviterait ces exactions policières.