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Leur société
Mortalité infantile : en augmentation
L’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) vient de publier une étude montrant que la mortalité infantile continue à augmenter en France. Le nombre d’enfants qui meurent avant l’âge d’un an a été de 4,1 pour 1 000 naissances en 2024, au lieu de 3,5 en 2011.
Alors que la mortalité infantile en France était une des plus faibles d’Europe dans les années 1990, elle s’est mise à augmenter depuis une dizaine d’années, tandis que la moyenne européenne continuait de diminuer. La France est désormais au 23e rang sur 27 dans l’Union européenne.
L’enquête de l’Insee indique que les enfants des catégories les plus populaires, dont les mères sont sans emploi, employées ou ouvrières, sont ceux qui ont le plus de risque de mourir en bas âge, ainsi que ceux qui naissent dans les départements d’outre-mer (8 pour 1 000), et des femmes nées au Maghreb ou en Afrique.
Ces chiffres décrivent la réalité des inégalités sociales : les femmes de milieux populaires étant souvent en moins bonne santé à cause de difficultés d’accès aux soins et à la prévention, à cause aussi de conditions de travail et de vie plus difficiles, leurs enfants ont plus de risques de mourir prématurément. C’est le cas aussi de nombreuses femmes immigrées africaines, ou de celles des départements d’outre-mer.
La dégradation du système de santé ces dernières années, la fermeture de nombreuses maternités de proximité (trois sur quatre depuis 1975) n’ont pu qu’aggraver la situation. Le livre récent de deux journalistes, Sébastien Leurquin et Anthony Cortes, dénonce le fait que le nombre de femmes éloignées de plus de 45 minutes d’une maternité aurait augmenté de 40 % depuis 2000, ce qui selon eux ferait doubler la mortalité.
La ministre de la Santé, Catherine Vautrin, a promis de créer un registre national de la mortalité infantile pour identifier les causes de cette augmentation. Mais elle n’a pas promis d’embaucher le personnel qui manque partout, dans les maternités, dans les services de néonatologie, qui s’occupent des bébés prématurés ou nécessitant des soins intensifs, et dans les PMI (centres de protection maternelle et infantile), qui s’occupent de soins et de prévention aux futurs parents, aux jeunes parents et aux enfants.