Mortalité infantile : des maternités à rouvrir21/05/20252025Journal/medias/journalarticle/images/2025/05/P5-1_Fermetures_maternit%C3%A9s_version_2_OK_Lupo.jpg.420x236_q85_box-22%2C0%2C1038%2C572_crop_detail.jpg

Leur société

Mortalité infantile : des maternités à rouvrir

Un moratoire sur les fermetures de maternité vient d’être voté en première lecture à l’Assemblée nationale. C’est une réponse a minima aux conséquences dramatiques de cette politique.

Illustration - des maternités à rouvrir

Entre 2011 et 2024, le taux de mortalité infantile est passé de 3,5 à 4,1 décès pour 1000 naissances, selon l’Insee. 2 700 enfants de moins d’un an sont morts en 2024, en grande partie victimes de politiques de santé guidées par des logiques de rentabilité.

La mortalité néonatale est presque multipliée par quatre quand l’accouchement a lieu hors maternité ou à plus de 45 kilomètres de la plus proche. On ne peut que pointer la responsabilité criminelle des gouvernements qui, depuis les années 1970, ferment les petites maternités. En cinquante ans, les trois quarts des maternités ont disparu en France. Le nombre de femmes en âge de procréer se trouvant à plus de 45 minutes d’une maternité a doublé en 20 ans.

Le moratoire consiste à suspendre pendant trois ans les fermetures des petites cliniques… « sauf en cas de danger pour la sécurité des patients ». Ces cliniques sont effectivement présentées comme potentiellement dangereuses car le personnel manque de pratique, en raison du faible nombre d’accouchements, et ne dispose pas du matériel nécessaire en cas de complications.

Ce serait donc au nom de la santé des femmes et de leur enfant que ces cliniques seraient fermées… Comme si l’accouchement à la maison ou à l’arrière d’un taxi était plus sûr !

La suspension de ces fermetures de cliniques est donc nécessaire. Mais ce n’est qu’un pansement sur une hémorragie. Une politique qui aurait réellement pour objectif de sauver la vie des enfants et des mères consisterait à équiper ces petites maternités de proximité en matériel adapté, à mettre du personnel en effectif suffisant et à procéder à des formations régulières pour qu’il soit capable de gérer notamment les grossesses à risques. Et cela nécessiterait, bien plus que d’arrêter de les fermer, d’en ouvrir de nouvelles.

Toutes les familles endeuillées par la perte d’un enfant peuvent en témoigner, dans le domaine de la santé toute décision dictée par des considérations budgétaires a des conséquences dramatiques.

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