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Dans les entreprises
Morts au travail : les jeunes en première ligne
Après la mort d’un apprenti de 15 ans fin avril, puis d’un lycéen de bac pro de 17 ans, c’est un élève de seconde de 16 ans, en stage d’observation, qui a été gravement blessé le 17 juin lors de la chute d’une palette de marchandises dans le magasin Gifi où il effectuait son stage. Il est mort le lendemain.
Que des jeunes meurent en stage est insupportable. C’est le reflet de la dégradation des conditions de travail qui fait que le nombre d’accidents du travail augmente. Les services de l’État ne prennent même pas la peine de recenser le nombre d’accidents mortels. Le dernier rapport de la Caisse d’assurance maladie des salariés du secteur privé date de 2023 et dénombrait 1 287 morts tous sinistres confondus (759 accidents du travail, 332 accidents de trajet et 196 décès du fait de maladies professionnelles). Et ce chiffre ne prend pas en compte le secteur public.
Des jeunes, voire des très jeunes, sont envoyés dans les entreprises en principe pour leur formation. Mais, dans ces conditions, c’est les exposer à ces dangers, d’autant qu’ils sont les plus vulnérables : les moins de 20 ans ont ainsi trois fois plus d’accidents que leurs aînés. Or le gouvernement n’a eu de cesse de multiplier les contrats d’apprentissage et les périodes de stage en entreprise, tout en assouplissant les règles d’encadrement des jeunes. Entre 2018 et 2023, le nombre d’apprentis a doublé (plus d’un million).
L’opération est tout bénéfice pour les patrons, qui non seulement bénéficient d’aides de l’État mais paient ces apprentis au lance-pierre et n’ont pas plus de respect pour les jeunes qu’on leur livre que pour le reste de leurs travailleurs.
C’est cette domination patronale qu’il faut battre en brèche pour que les travailleurs, quel que soit leur âge, ne soient plus de la chair à profits.