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Moyen-Orient : la politique criminelle de Netanyahou
Réuni dimanche 4 mai, en fin de journée, le cabinet de sécurité israélien a approuvé une poursuite de l’offensive militaire à Gaza, débutée le 18 mars. Le communiqué officiel précise qu’elle doit permettre la mise en œuvre d’un « plan de conquête » et la promotion du « départ volontaire des Gazaouis ».
Pour pouvoir prendre le contrôle, même partiellement, de l’enclave palestinienne, l’armée israélienne va avoir besoin de plus de soldats. L’armée rappelle des dizaines de milliers de réservistes pour les déployer dans les quinze prochains jours. L’extrême droite israélienne applaudit à la mise en œuvre de cette politique de guerre qui constitue son programme. Mais, dans le reste de la population israélienne, la lassitude s’exprime de plus en plus face à un conflit dont elle ne voit pas la fin. D’après les autorités militaires, seuls 50 % à 70 % des réservistes répondent à leur convocation. D’autant que Gaza n’est pas le seul front sur lequel l’armée israélienne est de plus en plus engagée.
Une véritable guerre se mène en Cisjordanie contre plusieurs camps de réfugiés, notamment ceux de Tulkarem et Nour Shams. D’après l’agence de presse palestinienne WAFA, plus de 4 200 familles, soit 25 000 personnes, ont été contraintes de fuir après la destruction de leurs habitations. Au Liban, malgré le cessez-le-feu conclu en novembre 2024, l’armée israélienne n’a jamais cessé de bombarder et de mener des opérations militaires.
En Syrie, prenant prétexte des affrontements entre milices djihadistes et druzes qui ont eu lieu fin avril, l’aviation israélienne a lancé des raids contre plusieurs sites militaires. Le 2 mai, un quartier situé près du palais présidentiel, dans la capitale, Damas, a été pris pour cible. Pour justifier son intervention, Netanyahou se pose en protecteur des quelque 700 000 Druzes de Syrie menacés de persécutions par les islamistes ayant accédé au pouvoir après la chute de Bachar al Assad. C’est un comble de la part du dirigeant d’un État qui occupe depuis 1967 une partie du plateau du Golan, contre la volonté des Druzes qui y vivent ! En réalité, les dirigeants israéliens se moquent bien de ce qu’il pourrait advenir aux Druzes de Syrie. Au contraire, en prétendant les protéger, ils cherchent à aviver les tensions entre les communautés afin d’en tirer parti. Profitant de l’instabilité actuelle en Syrie, l’armée israélienne se comporte de plus en plus en terrain conquis dans le sud du pays.
Loin de garantir la sécurité à la population israélienne, la politique de Netanyahou l’engage toujours plus dans une guerre sans fin. Ceux qui continuent de manifester tous les samedis en Israël contre Netanyahou et son gouvernement d’extrême droite en sont conscients, au moins partiellement. Les dirigeants des grandes puissances, eux, n’ont jamais retiré leur soutien à Netanyahou, quelles que soient les réserves qu’ils aient pu parfois exprimer, pour la simple raison que l’État israélien constitue le gendarme de l’ordre impérialiste au Moyen-Orient, un gendarme parfois difficile à contrôler, mais toujours fidèle à leurs intérêts.