Mutuelles : les remboursements en question23/04/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/04/une_2960-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1265%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Mutuelles : les remboursements en question

Le 11 avril, Éric Chenut, le président de la Mutualité française, qui regroupe l’ensemble des complémentaires de santé à statut mutualiste, annonçait dans une interview au journal Les Échos vouloir restreindre toute une partie des remboursements compris dans le contrat de base de plusieurs millions d’assurés sociaux. Une partie des remboursements de médicaments ne seraient plus pris en charge, en particulier ceux qui ne sont remboursés que partiellement. Suit un catalogue de déremboursements, qui va des culottes menstruelles aux soins dentaires, jusqu’aux lunettes et appareils auditifs. Pour les lunettes, ne serait pris en charge qu’un changement tous les trois ans, au lieu de deux aujourd’hui. Quant aux appareils auditifs, ce serait tous les cinq ans au lieu de quatre actuellement. Et tant pis pour ceux, jeunes ou plus âgés, qui s’en trouveraient gravement handicapés. Dorénavant, plus aucun remboursement complémentaire au-delà des modèles de base n’interviendrait comme c’est le cas aujourd’hui. S’ils veulent plus, les assurés n’ont qu’à payer, a ajouté le président de la Mutualité française.

Tout cela est accompagné de déclarations méprisantes à l’égard des assurés sociaux et des adhérents du mouvement mutualiste que ce monsieur est censé représenter : « On est dans une pseudo-gratuité où les gens ne se rendent plus compte de combien cela coûte. » Il faut un sacré culot pour parler de « pseudo-gratuité », alors que bien des familles doivent se saigner pour consacrer plusieurs centaines d’euros par mois à payer ces contrats de base aux mutuelles. Il faut rappeler que, en cinq ans, les mutuelles ont augmenté leurs tarifs de 27,4 % en moyenne, et beaucoup plus pour certaines, sans parler des autres contrats moins restrictifs. Inutile de dire que tous les autres organismes privés de complémentaires de santé, qui affichent ouvertement la volonté de faire du profit, ont immédiatement applaudi des deux mains. Et tant pis pour ceux qui n’auront plus les moyens de se soigner correctement.

Partager