On compte 193 morts par noyade depuis le 1^er juin 2025, soit 45 % en plus par rapport à l’année 2024. L’apprentissage de la natation est en fait de moins en moins assuré, au point que deux anciens champions olympiques, Florent Manaudou et Alain Bernard, ont interpellé l’État, dans une tribune, demandant des subventions afin d’aider à construire les piscines qui manquent. Leur constat est sans appel : 40 % des équipements sont vieillissants et coûtent trop cher aux municipalités ; certaines font le choix d’en restreindre l’ouverture, d’autres les ferment. « Les enfants de moins de six ans représentent 29 % des noyades », rappellent ces sportifs, ajoutant que dans les zones urbaines sensibles, un enfant sur deux entrant en sixième ne sait pas nager. Ils dénoncent aussi le fait que 15 % des établissements scolaires n’ont pas accès à une piscine, ce qui représente 500 000 élèves, alors que le gouvernement prétend en faire une priorité nationale.

Ces risques de noyade concernent davantage les familles populaires, comme en Seine-Saint-Denis où les équipements sportifs font cruellement défaut. Ainsi 2 % des enfants de cadres ne savent pas nager contre 13 % des enfants d’ouvriers.

Les deux sportifs demandent que les 75 millions de bénéfices du Comité olympique servent à la construction de nouvelles piscines. Le gouvernement Bayrou leur a déjà donné sa réponse en prévoyant une baisse de près de 18 % du budget du ministère de la Jeunesse et des Sports.