Nathalie Arthaud le 9 juin : “Construire une nouvelle internationale de travailleurs communistes !”11/06/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/06/une_2967-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1265%2C1644_crop_detail.jpg

La Fête de Lutte Ouvrière

Nathalie Arthaud le 9 juin : “Construire une nouvelle internationale de travailleurs communistes !”

[…] Cette fête est celle de l’Union communiste internationaliste qui regroupe des camarades des États-Unis, des Antilles, d’Haïti, de Côte d’Ivoire, de Turquie, de la Réunion, les camarades voisins de Grande-Bretagne, d’Allemagne, d’Autriche, de Belgique, d’Espagne, d’Italie et du Maghreb.

Nous avons en commun de nous revendiquer des idées internationalistes. Et dans cette période de montée du nationalisme, du racisme et de multiplication des guerres, ce n’est pas anecdotique. Alors je les salue chaleureusement ainsi que tous les autres groupes et les militants venus d’autres pays, du Brésil ou encore de la Corée du Sud.

[…] Il n’y a rien à attendre de la classe dirigeante. En Ukraine, les dirigeants occidentaux, et en premier lieu les États-Unis, ont expliqué qu’ils défendaient le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Ils allaient sauver les Ukrainiens, les libérer, nous disaient-ils. Ils les ont soutenus comme la corde soutient le pendu ! […]

Arrêter le génocide à Gaza

Et regardez ce qui se passe en Palestine. Les Palestiniens de Gaza vivent un enfer depuis 20 mois. 20 mois de souffrances, de deuil, de lutte pour la survie. Aujourd’hui, Gaza n’est plus qu’une vaste étendue de gravats et un charnier à ciel ouvert. Des milliers d’enfants n’ont plus que la peau sur les os, des dizaines de milliers d’autres doivent se battre tous les jours pour avoir quelque chose à manger.

Netanyahou prétend faire la guerre au Hamas, mais il fait la guerre à tous les Palestiniens. Il est en train de procéder à une épuration ethnique, à un génocide.

Ses soutiens d’extrême droite et suprémacistes sionistes le revendiquent à haute voix. Depuis le 7 octobre 2023, ils rivalisent d’idées pour exterminer les Palestiniens de Gaza. Les uns évoquant la solution de la bombe atomique, les autres un virus mortel. Et aujourd’hui ils sont tous d’accord pour affamer les habitants de Gaza et pour leur tirer dessus quand il y a de la distribution de nourriture.

Et Israël n’est pas mis au ban des nations. C’est une prétendue démocratie à qui toutes les grandes puissances continuent de fournir des armes et qui agit avec la bénédiction des États-Unis. Eh bien, le massacre des Palestiniens juge non seulement les dirigeants israéliens, mais tous les dirigeants occidentaux !

Nous avons tous été sidérés, révoltés par la proposition de Trump de déporter les habitants de Gaza pour y construire une Riviera. Un tel projet ne peut germer que dans la cervelle atrophiée d’un milliardaire qui a passé sa vie à exploiter et à écrabouiller tous ceux qu’il pouvait.

Mais les 50 000 morts recensés dans les 15 premiers mois des bombardements israéliens ne sont pas à mettre sur le dos de Trump, mais sur celui de Biden ! C’est Biden, avec son air de curé désolé, qui a donné sa bénédiction à Netanyahou. C’est Biden qui lui a fourni de quoi lancer plus de 45 000 bombes sur Gaza. […]

De son côté, Macron se dit prêt à reconnaître un État palestinien. Alors que la possibilité physique de l’existence d’un État palestinien disparaît sous nos yeux, tout cela ressemble à une très mauvaise farce.

Cela fait plus de 77 ans que les dirigeants occidentaux couvrent les exactions israéliennes, la colonisation et la violation de toutes les résolutions de l’ONU. Et aujourd’hui ils continuent de soutenir Israël dans sa prétendue guerre contre le Hamas. Tout cela au nom de la défense du droit d’Israël à exister et de la protection du peuple Juif.

[…] Contrairement à ce que veulent faire croire les organisations sionistes d’extrême droite d’un côté et les organisations islamistes réactionnaires de l’autre comme le Hamas, la coexistence fraternelle entre le peuple israélien et le peuple palestinien ainsi que les peuples arabes voisins serait possible.

[…] Cela ne peut pas s’imaginer sans un soulèvement des peuples de la région contre leurs dirigeants, à commencer par celui du peuple israélien, contre les bourreaux qui dirigent aujourd’hui Israël. Un soulèvement capable de s’étendre à tous les opprimés du Moyen-Orient et qui, tel un tremblement de terre révolutionnaire, ébranle y compris les forteresses impérialistes.

Alors, ce combat dépend aussi de nous ici, de notre capacité à dénoncer et à combattre la bourgeoisie et son ordre impérialiste. Il dépend de notre capacité à ouvrir la voie pour des relations fraternelles entre peuples égaux et conscients de faire partie d’une humanité une et indivisible.

Pas d’avenir en dehors de l’internationalisme

[…] La seule façon d’en finir avec ces guerres, c’est de mettre fin à l’impérialisme, c’est-à-dire de renverser le capitalisme à l’échelle du monde. Alors si nous voulons, la paix, il faut préparer la révolution !

[…] Nos dirigeants ne perdent pas une occasion d’agiter le nationalisme : la musique, le sport, des rencontres de ballon rond ou de longueurs de crawl, l’origine du Pape… tout est prétexte à un cocorico.

Nos sentiments, l’attachement que l’on peut avoir à notre origine, à notre famille, à notre ville, à la culture, et à la langue dans lesquelles nous avons grandi… tout est utilisé pour nous enrôler dans un nationalisme de plus en plus identitaire et raciste, un nationalisme de plus en plus agressif contre tous les autres.

Les travailleurs français sont censés faire bloc derrière Macron et la bourgeoisie française, les Arnault, Peugeot, Michelin, Mulliez. Les travailleurs algériens derrière Tebboune, les travailleurs marocains derrière leur roi. Les travailleurs américains derrière le milliardaire de la Maison Blanche.

Le nationalisme est la corde que tous les dirigeants cherchent à mettre au cou des travailleurs pour qu’ils se rangent derrière leurs propres exploiteurs contre leurs sœurs et leurs frères d’exploitation qui ont une autre origine.

Marcher dans cette politique de repli national et de rejet de l’immigration, défendue ici par Le Pen, Bardella, Retailleau et Cie, c’est se tromper d’ennemi : il n’y a pas un seul travailleur de trop dans la société. Ceux qui sont de trop, ce sont les exploiteurs, les parasites qui contrôlent des milliards et sèment la misère dans les pays riches, aussi bien que dans les pays pauvres !

[…] Tous ceux qui veulent remettre les frontières à la mode, nous enfermer derrière des barbelés et des murs et transformer l’économie mondialisée en économie nationale sont voués à échouer. Ils ne peuvent pas faire tourner la roue en arrière ! […] Face à cette internationale réactionnaire et face à tous les autres larbins des capitalistes qui leur ouvrent un boulevard, les Macron, Merz, Starmer, il faut construire l’unité des travailleurs révolutionnaires.

Il faut œuvrer à la construction d’une nouvelle internationale de travailleurs communistes, une internationale révolutionnaire.

L’intégralité du texte et les vidéos des interventions sont disponibles sur le site de Lutte ouvrière : www.lutte-ouvriere.org

 

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