Nathalie Arthaud : “sous le drapeau de l'Internationale”01/10/20252025Journal/medias/journalarticle/images/2025/10/P7-1_Meeting_NA_2025_09_27_Mutu_17_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C83%2C799%2C533_crop_detail.jpg

Meeting

Nathalie Arthaud : “sous le drapeau de l'Internationale”

Illustration - “sous le drapeau de l'Internationale”

Nous sommes assis sur un immense baril de poudre qui peut exploser à tout moment. Et ne comptons pas sur ceux qui posent en pacifistes pour l’éviter !

Le RN d’un côté, LFI et le PCF de l’autre, se disent pacifistes. Ils dénoncent la politique va-t’en guerre de Macron, ils en appellent à la diplomatie et au droit international, en sachant que la diplomatie et le droit international n’ont jamais empêché les guerres. Mais regardez leur politique actuelle. Dans la guerre, telle qu’elle se présente aujourd’hui, c’est-à-dire dans la guerre commerciale, ils sont tout sauf pacifistes.

En utilisant quasiment les mêmes mots et les mêmes exemples, ils dénoncent tous la concurrence déloyale de la Chine, le traité de libre-échange du Mercosur et prônent le protectionnisme quasiment dans les mêmes termes. RN, droite, macronistes, PS jusqu’à Ruffin et Mélenchon, ils constituent déjà une forme d’union sacrée autour des capitalistes français : « il faut défendre les intérêts de nos entreprises, de nos constructeurs automobiles… La production d’armes françaises… la défense de l’agriculture française » nous disent- ils tous. (…)

Cette politique nationaliste et prétendument protectionniste au nom de la défense nationale est une trahison des intérêts des travailleurs. Parce que le monde du travail en crève de cette guerre économique !

Que leur entreprise soit vraiment en difficulté ou pas, les patrons ont toujours le même discours. C’est au nom de la concurrence et de la compétitivité que les salaires sont écrasés, que les cadences et le rythme de travail deviennent complètement fous, que des secteurs entiers de la production sont externalisés, que les emplois sont supprimés, que des usines ferment, et que le patronat réclame toujours plus d’exonérations et d’aides en tout genre de l’État. Quand et où le protectionnisme a-t-il mis les travailleurs à l’abri de l’exploitation et des licenciements ? Dans cette société dirigée par la classe capitaliste, le protectionnisme comme les autres politiques, a pour unique objectif de protéger les profits et les dividendes des capitalistes.

La politique protectionniste condamne les travailleurs à servir de chair à profit dans la guerre commerciale aujourd’hui et elle les condamnera, demain, à être de la chair à canon dans la guerre militaire. La guerre économique est une source de gâchis et de destruction sans nom ! Il ne faut pas chercher à la mener en bon petit soldat patronal, il faut la dénoncer, la combattre comme tous les autres fondements du capitalisme !

Combattre le nationalisme

L’entrée en guerre deviendra tôt ou tard une nécessité pour la classe capitaliste et l’État français. Et alors le rouleau compresseur de la propagande, mais aussi et surtout le rouleau compresseur de l’État, autoritaire et répressif entreront en action. Et prêcher le pacifisme conduira à l’impuissance et à la passivité.

Il est impossible d’empêcher la guerre sans combattre la classe capitaliste et son État. Et tout parti qui n’est pas, aujourd’hui, en guerre contre la bourgeoisie, contre son ordre social, contre son État, contre les lois du capitalisme mènera, demain, les travailleurs à l’abattoir lors des affrontements militaires. (…)

La conscience de classe, c’est-à-dire la conscience d’avoir à se défendre pied à pied contre le patronat, mais aussi surtout la conscience d’être une classe apte à contester le pouvoir à la bourgeoisie et à prendre le pouvoir pour fonder une société communiste, est indissociable de l’internationalisme. Se battre, aujourd’hui, pour une perspective internationaliste, est fondamental. Parce qu’il est impossible de sortir des crises, crises économiques et climatiques en raisonnant sur un plan national. Parce que l’interdépendance des pays et des peuples est un fait. Et le nationalisme ne pourrait signifier qu’un immense retour en arrière.

Le racisme est dénoncé comme une tare immonde par tout le monde. Tous les partis, même ceux qui le sont, se défendent d’être racistes. En revanche, le patriotisme est érigé en vertu, par l’extrême droite et la droite bien sûr, mais aussi par la gauche.

Eh bien, c’est stupide car le racisme est un avatar du nationalisme et de la xénophobie. (…) Par rapport au racisme qui se nourrit de préjugés, les idées nationalistes s’appuient sur des réalités culturelles et historiques pour inventer un récit qui érige le peuple national en peuple supérieur autorisé à traiter les autres avec mépris.

Fabien Roussel kiffe la France, il aime son bon vin, sa bonne viande, le pain perdu et Patrick Sébastien. Dans un autre style, Mélenchon et Ruffin défendent eux aussi la grandeur de la France et sa souveraineté. Mélenchon répète que la France est la patrie des droits de l’homme, quasiment un phare de la civilisation, et il n’est jamais avare d’une vacherie contre les Allemands.

Les prolétaires n’ont pas de patrie

Ce nationalisme, il faut le combattre, autant si ce n’est plus que le racisme. Car je le redis, le racisme en découle. Parce que le résultat du nationalisme est le même que le racisme : diviser et affaiblir les exploités qui sont originaires des quatre coins du monde. Et parce qu’il prépare les esprits pour la guerre.

Le nationalisme conduit à la tromperie de la défense nationale et de la défense de la patrie. Mais Jean-Pierre l’a dit, quelle solidarité existe-t-il entre nous, travailleurs, et Macron et Bernard Arnault ? Entre nous et les banquiers français ? Entre nous et les plus riches du pays ?

La « patrie » que les classes dominantes voudraient nous voir vénérer ne promet qu’une vie de labeur de plus en plus dure pour les classes populaires. C’est ce qui avait amené Marx et Engels à écrire, en conclusion du Manifeste du Parti communiste, « Les prolétaires n’ont pas de patrie ». Au nationalisme et au patriotisme, il faut opposer la conscience de classe internationale de tous les exploités et de tous les opprimés.

Deux siècles après la révolution française, une nouvelle révolution est devant nous, une révolution à mener sous le drapeau de l’Internationale et non sous celui de la patrie. Les bastilles qui sont à prendre sont les banques, les trusts, les multinationales du monde entier. Cela ne peut se faire qu’en liant les forces de la classe ouvrière d’Asie, d’Europe, d’Afrique, du Moyen-Orient et d’Amérique.

C’est pourquoi la classe ouvrière internationale est notre camp, notre pays, notre patrie !

Retrouvez sur le site de Lutte ouvrière l'intégralité du meeting:

https://www.lutte-ouvriere.org/portail/multimedia/rubrique/meetings-51886.html

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