Le jeudi précédent, un autre grand navire avait fini sa course dans un jardin en bord de mer, en Norvège.

Les deux équipages sont indemnes, ce qui est loin d’être toujours le cas dans ce type d’accidents, relativement fréquents mais dont la presse ne parle que lorsqu’ils sont particulièrement spectaculaires. Dans son rapport annuel, rendu le 15 mai, le Bureau d’enquête sur les événements en mer, le BEA, qui dépend du gouvernement, indique que « l’accumulation de fatigue chez les marins » est la cause de nombreux accidents. Il donne des exemples de marins épuisés seuls à la barre, de temps de travail allant bien au-delà des limites, de périodes d’embarquement excédant douze mois, de marins faisant office d’officiers, d’encadrement insuffisant, etc.

Mais le BEA et au-dessus de lui l’État sont bien incapables de faire respecter les règlements qu’ils ont eux-mêmes institués, même s’ils le voulaient vraiment. L’exploitation des travailleurs, jusqu’à la corde et au risque de l’accident, est la seul règle, à terre comme en mer.