Nouvelle-Calédonie : liberté pour Christian Tein !16/04/20252025Journal/medias/journalarticle/images/2025/04/P7-2_Christian_Tein_lors_dune_r%C3%A9union_ind%C3%A9pendatiste_C_ARC_Y.M..jpg.420x236_q85_box-0%2C40%2C800%2C491_crop_detail.jpg

Leur société

Nouvelle-Calédonie : liberté pour Christian Tein !

Mardi 8 avril, la Cour de cassation a rejeté le pourvoi de Christian Tein, leader du mouvement indépendantiste kanak qui contestait sa détention provisoire en métropole.

Illustration - liberté pour Christian Tein !

En prison en France depuis juin 2024 avec six autres militants kanaks, Christian Tein est mis en examen pour sept chefs d’accusation, parmi lesquels complicité de tentative de meurtre, vol en bande organisée avec arme et participation à une association de malfaiteurs, tout cela au début des émeutes du printemps dernier en Nouvelle- Calédonie. Ces militants sont en réalité des responsables de la CCAT, l’organisation indépendantiste kanake qui a organisé fin 2023 et début 2024 de nombreuses manifestations contre le dégel du corps électoral que préparait le gouvernement français et qui visait à satisfaire les revendications de la droite anti-indépendantiste. Ce dégel du corps électoral a été ressenti par les Kanaks comme une gifle. Encore une fois, l’État français les rendait minoritaires dans leur propre pays. Mais si, le 13 mai 2024, la jeunesse kanake et océanienne s’est révoltée, débordant toutes les organisations, tous les cadres prévus, c’est parce qu’elle était mue par une profonde colère accumulée par des décennies d’oppression sociale et raciste, à l’image de ce qu’est la société néo-calédonienne. Malgré toute la pression de l’État français et d’une partie des notables kanaks, les militants qui sont aujourd’hui incarcérés en métropole ont eu le courage de rester solidaires de la jeunesse révoltée. C’est cette solidarité que l’État français entend leur faire payer, et cher.

Le 19 juin 2024, onze figures des mouvements indépendantistes avaient été interpellées par la police française en Nouvelle-Calédonie. Trois jours plus tard, sept d’entre elles étaient transférées manu militari, dans des conditions indignes, dans des prisons de France métropolitaine. L’État français montrait ainsi qu’il n’a rien oublié de ses vieilles méthodes coloniales, éprouvées en Algérie et en Indochine, consistant à déporter le plus loin possible de chez eux les militants indépendantistes. C’est ainsi que Christian Tein est enfermé depuis dix mois à Mulhouse.

Cet acharnement sert à dédouaner l’État français et à rendre les dirigeants indépendantistes de la CCAT responsables des émeutes qui ont suivi le 13 mai, des destructions et des treize morts. Mais dix des treize morts sont des Kanaks, la plupart abattus par la gendarmerie française. Et la colère n’aurait pas explosé si l’État français ne cherchait pas à maintenir sa domination sur un territoire qu’il a colonisé il y a plus de 170 ans.

Une fois de plus, la justice française a montré qu’elle était une justice de classe, celle de la bourgeoisie qui tient à conserver ce qui lui reste de colonies.

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