Nouvelle-Calédonie : liberté pour tous les déportés !04/06/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/06/une_2966-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1265%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Nouvelle-Calédonie : liberté pour tous les déportés !

Mardi 3 juin, devant le vide du dossier, les trois juges chargés de poursuivre les sept responsables de la CCAT retenus en France ont décidé la remise en liberté de la plupart d’entre eux. Le parquet, c’est-à-dire l’État, s’acharne et fait appel.

Les trois juges ont décidé la remise en liberté de Christian Tein et de trois autres militants emprisonnés depuis près d’un an en métropole. Ils resteraient sous contrôle judiciaire, interdits de retourner en Nouvelle-Calédonie. Bien que cette libération soit l’aveu de la part des juges que le dossier est vide, ils resteraient ainsi déportés à 17 000 km de chez eux. Deux autres militantes, Frédérique Muliava et Brenda Wanabo, avaient déjà été libérées de prison en juillet mais assignées à résidence en France. Elles sont autorisées à rentrer en Nouvelle-Calédonie, toujours sous contrôle judiciaire.

Ces militants arrêtés fin juin 2024 ont été accusés de complicité de tentative de meurtre, de vol en bande organisée, de participation à une association de malfaiteurs, pas moins. En réalité, l’État français cherchait des coupables pour se dédouaner de ses propres responsabilités et des responsables à réprimer pour faire un exemple. Mais, les juges le confirment, si ces militants sont coupables d’une chose, c’est d’avoir protesté contre une mesure injuste, celle du dégel du corps électoral que préparait le gouvernement français et qui visait à satisfaire les revendications de la droite anti- indépendantiste. Ce dégel du corps électoral a été ressenti par les Kanaks comme une gifle. Encore une fois, l’État français les rendait minoritaires dans leur propre pays. Si la jeunesse kanak et océanienne s’est alors révoltée, débordant toutes les organisations, y compris les cadres prévus par la CCAT, c’est parce qu’elle était mue par une profonde colère accumulée par des décennies d’oppression sociale et raciste, à l’image de ce qu’est la société néo-calédonienne. Les militants qui sont poursuivis ont eu ce courage de rester solidaires de la jeunesse révoltée. C’est aussi cette solidarité que l’État français entend leur faire payer, et cher.

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