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Dans les entreprises
NovAsco – Hagondange : massacreurs d’emplois, gouvernement complice
Après quatre reprises en dix ans, Ascometal (aujourd’hui baptisé NovAsco) est en redressement judiciaire depuis août.
Le 25 septembre, le tribunal a prolongé la période du redressement jusqu’au 31 octobre avec très peu d’espoir de maintien de la principale usine du groupe à Hagondange en Moselle.
Il y a un an, le groupe financier Greybull Capital prenait les commandes de l’entreprise… pour se retirer après avoir apporté 1,5 million d’euros au lieu des 90 millions promis lors de la reprise. Bon prince, l’État a englouti 205 millions pour aider les repreneurs successifs d’Ascometal, sans compter les aides publiques régionales ou locales.
À Hagondange, les travailleurs sont au chômage partiel depuis août, là aussi payé par l’État. Le chômage vient d’être prolongé jusqu’à fin octobre, en attente d’un éventuel énième repreneur. Tous les lundis, les syndicats organisent une assemblée générale de plus en plus clairsemée pour faire le point de la situation. Il y a pas mal de démissions car plus grand monde ne croit à un avenir et c’est le découragement et l’angoisse qui dominent : à Hagondange, 450 familles – sans compter le double de travailleurs concernés par les emplois induits – n’ont aucune garantie sur la façon dont elles vont pouvoir se nourrir demain, payer les factures, etc.
Sur les quatre sites de NovAsco, Hagondange est le plus menacé d’une fermeture fin octobre. Mais Greybull, pas gêné, s’est remis sur les rangs pour reprendre le site de Dunkerque. Il faut dire que dans les 85 millions apportés par les pouvoirs publics, 20 auraient servi à le moderniser et qu’il serait donc tout à fait rentable.
Les partis de gauche prônent la nationalisation, mais cela ne fait pas recette chez les travailleurs ni au sein de la population qui a vécu les plans de licenciements dans la sidérurgie nationalisée dans les années 1980-90. Faire payer les repreneurs successifs de ce qui était Ascometal est absent de leurs discours.
Les autres partis, de droite ou d’extrême droite, ne disent rien ou pleurent sur le tissu industriel de la Moselle, en espérant que les électeurs se souviendront de leurs larmes de crocodile le moment venu.
Actionnaires et gouvernements mériteraient qu’explose la colère ouvrière pour faire valoir le droit à la vie des travailleurs.