Otages israéliens… et palestiniens15/10/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/10/une_2985-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C0%2C1271%2C1649_crop_detail.jpg

Dans le monde

Otages israéliens… et palestiniens

Le 13 octobre, 1 968 prisonniers palestiniens ont été libérés des geôles israéliennes, suite à l’accord négocié en Égypte.

Une partie d’entre eux, 250, incarcérés depuis des mois, des années voire des décennies, ont été expulsés vers l’Égypte sur décision des autorités israéliennes, tandis que d’autres regagnaient la Cisjordanie dans deux bus de la Croix-Rouge. Toute célébration ou fête d’accueil avait été interdite, la police et l’armée israéliennes menaçant les prisonniers libérés et leur famille d’arrestations et de poursuites judiciaires. Un véto avait au préalable été posé à la libération de prisonniers politiques connus, en particulier des militants du Fatah tels Marwan Barghouti, emprisonné depuis la deuxième intifada, en 2002.

Les 1 718 autres Palestiniens libérés avaient été arrêtés dans la bande de Gaza, au cours des opérations menées par l’armée israélienne après le 7 octobre 2023. L’immense majorité sont des civils qui étaient détenus sans qu’aucune charge leur ait été signifiée, sans inculpation ni jugement. Cette situation est celle d’une grande partie des prisonniers détenus dans les prisons israéliennes, en vertu d’une loi sur « l’incarcération des combattants illégaux » qui confère à l’armée et aux forces de répression des pouvoirs discrétionnaires dans les territoires occupés. Il suffit qu’un Palestinien soit soupçonné de représenter « une menace pour la sécurité de l’État », pour qu’il puisse être jeté en détention arbitraire et reconductible.

Ainsi, nombre de Gazaouis ont été arrêtés par l’armée lors d’incursions à Gaza-Ville, Jabaliya, Beit Lahiya et Khan Younès, dans des écoles accueillant des réfugiés, dans des hôpitaux parce qu’ils refusaient d’abandonner leurs malades, lors de raids dans des logements ou à des points de contrôle ; parmi eux des employés d’ONG, des humanitaires. Parmi ces centaines de « détenus administratifs », beaucoup ont déclaré avoir fait l’objet de violences, d’humiliations, de tortures. Privés de contacts avec leurs proches, ils constituaient de fait pour le pouvoir israélien une monnaie d’échange potentielle alors que l’état-major poursuivait l’écrasement de la population de Gaza sous les bombes. Ces détenus palestiniens étaient eux aussi des otages. Ils étaient des otages de l’armée israélienne, et leurs conditions de détention n’avaient sans doute rien à céder au sort terrible des Israéliens aux mains du Hamas.

Des milliers de Palestiniens, 9 000 ou 11 000 selon les sources, deux fois plus nombreux qu’avant le 7 octobre, sont encore détenus, en vertu d’une loi coloniale instaurée à l’époque du protectorat britannique, dans les années 1930. Parmi ces détenus se trouvent nombre de villageois de Cisjordanie, arrêtés arbitrairement après des attaques de colons d’extrême droite soutenus par la police et l’armée israéliennes.

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