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Dans le monde
Pacifique : sale temps pour les baleines
Foin du Primm ! Tant pis, en français, pour le Monument national marin des îles éloignées du Pacifique !
Le président Trump a signé le 17 avril, théâtralement selon son habitude, un décret réautorisant la grande pêche commerciale dans cette zone de 1,3 million de km², grande comme le Pérou, et s’étendant autour de sept îles et atolls, loin au sud de l’archipel hawaïen.
Considéré par les scientifiques comme une vaste zone vierge marine à protéger, le Primm est exceptionnellement riche en poissons, oiseaux, mammifères marins, tortues, récifs coralliens et écosystèmes marins des profondeurs intacts. Classée sous George W. Bush, puis agrandie sous Barack Obama, la zone protégée attire logiquement toute une chaîne de poissons et leurs prédateurs. Et si la petite pêche y est autorisée, la grande pêche industrielle qui râcle tout sur son passage signifierait une tout autre prédation.
Mais, de même qu’il a lancé sur un ton provocant, au lendemain de son investiture, « fore, fore, fore » des puits et des mines au mépris des terres et de leurs habitants, voici que Trump condamne l’interdiction de la grande pêche sur la zone car, prétend-il, elle « désavantage les pêcheurs commerciaux honnêtes des États- Unis ». D’ailleurs, ajoute-t-il, « les États-Unis devraient être le leader mondial des produits de la mer. » Pourquoi pas, puisqu’ils sont déjà celui du Coca-Cola ?
Trois mois après les gigantesques incendies en Californie, Trump persiste à traiter par le mépris les problèmes environnementaux. Rien d’étonnant de la part de celui qui fait profession de son climatoscepticisme et est sorti, non pas une, mais deux fois déjà de l’accord de Paris sur le climat. Quant aux autres grandes puissances qui promettent monts et merveilles lors des COP22, 23, 24… tout en respectant le système capitaliste fauteur de désastres, leurs condamnations de la décision trumpienne n’est qu’une occasion pour elles de se refaire une vertu. Pourtant, en matière de surpêche, leurs bateaux-usines sont eux-mêmes champions.
Avec de tels dirigeants qui méprisent le risque climatique, les palourdes géantes, requins gris, baleines et tortues vertes marines n’auront plus qu’à se faire empailler pour laisser une trace. L’humanité devra- t-elle en faire autant ?