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- Lutte ouvrière n°2968
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Leur société
Parti socialiste : bataille au sommet, mais pour quoi ?
Au premier abord la tâche d’Olivier Faure, qui vient d’être réélu à la tête du Parti socialiste, pourrait sembler facile. Il lui suffit d’attendre l’arme au pied que le gouvernement en place soit tellement déconsidéré qu’une vaguelette électorale finisse par se produire et ramener le PS au pouvoir.

Après tout, c’est bien comme cela que les choses s’étaient passées en 2012, alors que Mitterrand (président de 1981 à 1995) puis Jospin (Premier ministre de 1997 à 2002) semblaient avoir dégoûté pour longtemps l’électorat populaire de gauche. Dix années de droite au pouvoir, dont cinq de présidence Sarkozy (2007-2012), avaient malgré tout, et sans grand effort, offert la présidence à Hollande et une majorité de députés, de sénateurs, de présidents de région et de maires de grandes villes au PS. Hollande et son parti ayant, bien évidemment, gouverné aux ordres du grand patronat, ils ont perdu au fil des années toutes les majorités et finalement dû laisser la place à un Macron, sorti de leurs rangs et du chapeau du grand patronat.
Mais les choses changent et, désormais, de dégoût en déception, l’électorat populaire s’abstient ou se divise, inégalement, entre RN et LFI. Le PS n’est plus le centre de gravité de la gauche. Préserver ses chances d’accéder aux affaires et les postes de ses élus implique donc de s’allier avec LFI dans les élections locales et de refuser de s’aligner derrière elle, c’est-à-dire derrière Mélenchon, à l’élection présidentielle. Cette gymnastique incertaine passionne visiblement les journalistes politiques mais a de quoi laisser largement indifférent l’électorat populaire.
Ce n’est pas que les caciques du PS ignorent les réalités, la tension guerrière, le glissement à droite rapide, l’ambiance pourrie de racisme galopant, la misère qui monte. Mais, pour eux, ce n’est que le fond de scène de leurs combines et de leurs ambitions.