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Leur société
Le Pen en représentation
Sa venue dans cet archipel du 27 au 31 mai où elle a fait près de 40 % à la dernière présidentielle devait lui servir à relancer sa candidature à l’élection présidentielle de 2027. La situation de crise en Nouvelle-Calédonie pouvait être l’occasion de se montrer une bonne responsable des intérêts généraux de la bourgeoisie. Même si la droite loyaliste et raciste représente le cœur de son électorat, elle a tenu à s’en démarquer, affirmant incarner entre indépendantistes et anti- indépendantistes un « chemin raisonnable », qui serait partagé par une majorité de Calédoniens « modérés », kanaks ou caldoches. Elle a d’ailleurs enfoncé ce clou en multipliant les rencontres avec le patronat local, en affirmant que « la Nouvelle- Calédonie est au bord du gouffre budgétaire et économique » et que, faute de suivre ses conseils d’apaisement, « tout le monde régnera sur un champ de ruines, sans création de richesse ».
Cette nouvelle posture qualifiée de « modérée » a mis un certain nombre de militants anti-indépendantistes en furie. Le Pen a été d’ailleurs chahutée samedi 31 mai par un militant de la droite anti-indépendantiste lui reprochant de ne pas connaître les réalités calédoniennes. Mais, au fond, cet incident a plutôt servi le plan de communication de cette politicienne de la plus pure tradition de l’extrême droite colonialiste destiné à démontrer à la bourgeoisie française, celle de métropole, qu’elle pourrait être une présidente responsable et apte à gérer les crises.