Perrier : après le scandale sanitaire, la catastrophe sociale ?23/04/20252025Journal/medias/journalarticle/images/2025/04/P15-1_Perrier_cest_fou_ok_Lupo.jpg.420x236_q85_box-30%2C0%2C770%2C416_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Perrier : après le scandale sanitaire, la catastrophe sociale ?

Un nouveau scandale sanitaire vient d’éclater dans l’usine Perrier à Vergèze, dans le Gard, qui appartient au trust de l’agroalimentaire Nestlé : pas moins de 300 000 bouteilles contiendraient des bactéries dangereuses pour la santé !

Illustration - après le scandale sanitaire, la catastrophe sociale ?

Certes, ces bouteilles n’ont pas été commercialisées, mais cela fait tache pour une eau censée être « naturellement pure » et « saine », comme le vante régulièrement Nestlé. D’autant plus que, déjà l’an dernier, plus de trois millions de bouteilles avaient été concernées !

Cette nouvelle contamination se produit alors qu’une agence de l’État, l’Agence régionale de santé d’Occitanie, veut retirer à l’eau Perrier le label « eau minérale naturelle » auquel elle n’est plus conforme. En effet, ces eaux étant de plus en plus polluées par des matières fécales, des pesticides et autres polluants, la multinationale recourt depuis des années à des procédés de purification et de filtration afin de les rendre potables. En bref, Nestlé vend des bouteilles sous l’appellation « eau minérale naturelle » alors que leur qualité égale à peine celle des eaux du robinet. Elle peut ainsi continuer à écouler son eau près de cent fois plus cher et dégager ainsi des profits énormes !

L’État aurait dû retirer ce label depuis très longtemps. Mais en bon défenseur des intérêts des capitalistes, non seulement il n’a rien fait mais, pire encore, il a modifié en 2023 la réglementation pour que Nestlé puisse continuer à vendre en toute légalité l’eau Perrier comme de « l’eau minérale naturelle » !

Cependant, une série d’enquêtes réalisées par France Info et Mediapart ont déclenché un certain scandale et ont conduit l’État à faire mine d’agir contre les malversations de Nestlé. Comme d’habitude, la réponse des dirigeants de ce trust a été d’un côté de pleurer en disant qu’ils ont agi pour sauver l’emploi, et de l’autre de menacer carrément de fermer l’usine. De la part d’un groupe qui massacre l’emploi sur tous ses sites, il n’y a pas à s’en étonner. Dans son usine Perrier, les effectifs sont passés de plus de 2 300 travailleurs en 1997 à moins de 950 aujourd’hui, alors que dans le même temps, la production a été multipliée par deux !

Les capitalistes essaient toujours d’opposer la protection de l’environnement et de la santé au maintien des emplois. En réalité, ce sont eux qui, pour faire des profits, démolissent non seulement l’emploi, mais aussi la santé et l’environnement.

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