PFAS en Alsace : la mousse qui cache le reste06/05/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/05/une_2962-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1265%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

PFAS en Alsace : la mousse qui cache le reste

Dans l’agglomération de Saint-Louis, qui compte 60 000 habitants, le préfet du Haut-Rhin a interdit la consommation d’eau du robinet aux nourrissons, femmes enceintes ou allaitantes, personnes âgées et malades immunodéprimés à partir du 5 mai et pour une durée inconnue.

L’arrêté, préparé avec l’Agence régionale de santé et les autres services compétents, explique que la pollution aux PFAS, les polluants éternels, y dépasserait régulièrement, parfois de 300 %, le seuil maximal. Le préfet met en cause l’utilisation, jusqu’en 2017, de mousse anti-incendie par les pompiers de l’aéroport international de Bâle, tout proche. Les habitants quant à eux sont à la fois inquiets et mécontents, car, disent-ils, si la mousse n’est plus utilisée depuis 2017, depuis quand boivent-ils sans le savoir de l’eau polluée et avec quelles conséquences ?

La préfecture prévoit des travaux d’assainissement. En urgence et à plus long terme, l’agglomération cherche des financements et l’aéroport promet une participation. Il est peu probable que ces promesses suffisent aux habitants de Saint-Louis et il est certain que ces mesures ne régleront pas un problème qui va bien au-delà de la mousse des pompiers de l’aéroport de Bâle.

Une enquête publiée en novembre 2024 montrait que la moitié des nappes phréatiques d’Alsace, et pas seulement celle de Saint-Louis, recèle des nitrates, des pesticides ou des PFAS, voire les trois à la fois, dans des quantités inquiétantes. Loin des mousses hypothétiques, il s’agit bien là de pollutions dues à la grande agriculture et à l’industrie, activités vouées à la production de profit et pas à la protection de la santé publique et qui fleurissent dans la plaine d’Alsace. De plus, d’après cette étude, la nature géologique de cette région la rend particulièrement favorable à la pollution des nappes phréatiques.

La mousse de Bâle aurait donc fait déborder le vase de Saint-Louis… en attendant d’autres révélations suivies d’autres arrêtés préfectoraux assortis du même genre de mousse.

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