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Leur société
Plastiques : la pollution s’amoncelle
Du 5 au 14 août, plusieurs centaines de délégués de 176 pays, des ONG, des scientifiques et des représentants de l’industrie pétrochimique participent à Genève à une conférence. L’objectif est théoriquement d’aboutir à un traité mondial contre la pollution aux matières plastiques.
Un tel traité a toutes les chances de rester théorique. Depuis 2022, les conférences se succèdent sans déboucher. Les intérêts en jeu pour les sociétés pétrochimiques et les États qui les protègent sont bien trop importants pour que ces discussions soient autre chose qu’une simple concession médiatique aux inquiétudes des populations alertées par les chercheurs et les ONG.
La situation est catastrophique : la production, l’usage, le recyclage et l’élimination des plastiques entraînent des dizaines de milliers de décès prématurés chez les ouvriers de production exposés aux additifs chimiques et parmi les populations vivant près des sites pétrochimiques. Les déchets envahissent les pays pauvres car 50 % de la production de plastique finissent dans des décharges. Moins de 10 % sont recyclés, 19 % sont incinérés et le reste se retrouve dans l’environnement, les océans et les organismes vivants, y compris humains.
Les trusts de la pétrochimie sont bien décidés à poursuivre leurs affaires sans se laisser arrêter par ces conférences auxquelles ils participent pour mieux faire barrage à toute initiative même peu contraignante. Ainsi Saudi Aramco et TotalEnergies ont investi plus de dix milliards d’euros dans un nouveau site géant en Arabie saoudite qui, en 2027, devrait produire du polyéthylène, la matière plastique la plus utilisée.
Au cours des années, ces trusts ont rendu l’utilisation du plastique incontournable, sans se soucier un seul instant de savoir comment cette matière pourrait être recyclée ou détruite. Pour eux, il revient aux pouvoirs publics de faire le ménage et de payer.
« Le plastique est une arme de destruction massive », a déclaré au journal Le Monde le représentant de la délégation du Panama. Il l’est devenu, dans les mains de ceux qui possèdent les capitaux et le pouvoir d’empoisonner la planète pour leurs profits.