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Dans les entreprises
La Poste – Orléans-Fleury : fermeture de la PIC
La fermeture de la PIC de Fleury (plate-forme industrielle du courrier, le centre de tri dans le jargon postal) s’est achevée au mois de juillet avec le départ des dernières machines.

Le courrier du Loiret est maintenant traité à Wissous dans l’Essonne, comme celui du Cher et de la Nièvre. Cela veut dire qu’une lettre adressée à un correspondant habitant la même ville effectue plusieurs centaines de kilomètres pour revenir au point de départ sur des camions loués à des sous-traitants. La Poste se vante pourtant en toute occasion d’être à la pointe de l’écologie.
Parmi les 180 postiers que comptait la PIC il y a encore deux ans, les anciens, partis en retraite, n’ont pas été remplacés. D’autres, à qui on a fait miroiter monts et merveilles, ont rejoint des centres aux quatre coins du pays. Certains, lassés d’attendre des mois pour connaître leur sort, ont donné leur démission. Enfin une partie s’est retrouvée intégrée dans les services restant sur le site, les Remises et les Collectes, qui acheminent le courrier des entreprises en voiture ou en camion. Depuis le 1er juillet, le centre est devenu officiellement une PPDC MF, plate-forme de préparation et de distribution du courrier multi-flux, pour signifier qu’elle traitera aussi les colis.
Dans les bâtiments vidés de leurs machines, la direction a regroupé une bonne partie des facteurs de l’agglomération. Ceux de Fleury et Saran arrivés il y a quelques années ont été rejoints l’an dernier par ceux des Droits de l’homme, et au mois de juin par ceux d’Ingré. Cela s’est fait à chaque fois dans la pagaille, car question conditions de travail, La Poste semble incapable d’anticiper.
Les suppressions de postes, les dégradations des conditions de travail ont suscité quelques réactions. La direction en a profité pour supprimer seize jours de repos, ce qui entraîne des semaines de six jours avec un samedi sur deux travaillé. Les pauses ont été réduites de 30 à 20 minutes, les tickets-restaurant supprimés, et La Poste à ajouté quelques autres petites mesquineries. Le 3 juin, les postiers ont fait une journée de grève contre ces attaques.
Côté facteurs, le sous-effectif entraîne des tournées toujours plus longues. Maintenant, les plus âgés ne font plus que du tri de courrier, mais d’autres ne font plus que de la distribution, dite « tournées sacoches ». La Poste use aussi de la précarité pour tenter de faire accepter des conditions intenables, mais c’est justement pourquoi beaucoup ne restent pas.
Le 14 avril, les facteurs avaient fait grève contre la suppression de 14 tournées sur 42, le tiers des postes de facteur, et contre l’augmentation du nombre de samedis travaillés. C’était avant la venue de ceux d’Ingré à Fleury, et ils avaient pris contact et s’étaient retrouvés sur un piquet commun. Ils sont maintenant sur le même site et cela rendra plus faciles les prochaines mobilisations qui ne manqueront pas de se produire, tant La Poste mène la guerre à ses travailleurs comme n’importe quel patron capitaliste.