Un groupe de chauffeurs a décidé de ne pas se laisser faire en s’adressant à l’ensemble des collègues de tous les services. Jeudi 26 juin, plusieurs dizaines de postiers se sont rassemblés à 6 heures du matin sur le boulevard Brune pour une prise de parole dénonçant une nouvelle réorganisation qui vise à supprimer une trentaine d’emplois sur le centre.

Depuis des mois, les chauffeurs du 14^e discutent entre eux du vol de douze jours de repos, conséquence de la suppression de trois lignes dans leur service. Ils n’ont de cesse de faire des délégations chez le directeur pour exiger le maintien de leurs repos de cycle et exprimer leur mécontentement face aux réorganisations subies tous les deux ans, et ces délégations ont commencé à faire discuter aussi les autres services.

Le 5 juin, ce groupe de chauffeurs a décidé de se mettre en grève. La direction a réagi en faisant appel à des facteurs d’un « centre d’entraide ». Mais au lieu de briser le moral, cela a renforcé la détermination. Les chauffeurs du 14^e ont compris qu’il fallait briser les frontières artificielles que crée la direction entre les services des trois arrondissements : les facteurs, les chauffeurs du 5^e et du 13^e, les préparateurs de tournées, les agents de cabine... en s’adressant à tous. Le 12 juin au matin, un premier rassemblement s’est tenu avec une vingtaine de collègues. Puis une pétition sans sigle syndical, et signée « Postiers en colère » a circulé en rappelant les intérêts communs de tous, embauchés comme intérimaires. Cela a permis de constater que le mécontentement est bien général. Pour essayer d’éteindre la contestation, la direction a commencé à faire des petites concessions aux chauffeurs du 14^e.

Mais cela n’a pas suffi, et le 26 juin, au rassemblement préparé par les chauffeurs eux-mêmes, le nombre de participants était le double que celui du 12 juin. Les postiers de Brune se sont donné rendez-vous à la rentrée pour amplifier la mobilisation contre la réorganisation prévue au mois d’octobre. C’est en s’applaudissant qu’ils ont pris leur service, en se sentant renforcés.