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La Poste Paris-Pyrénées : des attaques organisées
De nouvelles réorganisations de la distribution du courrier dans les 11e et 12e arrondissements de Paris ont pour but de supprimer 25 à 30 emplois, soit le dixième des effectifs, déjà à l’os.
Au bureau de Paris-Pyrénées qui distribue le courrier sur trois arrondissements, l’effectif de 350 est le même qu’à l’époque où il n’en desservait qu’un seul, le 20e. Les suppressions d’emplois ont eu lieu en continu par le non-remplacement des départs et aussi, à la fin de l’an dernier, par le licenciement de la plupart des intérimaires. Chaque réorganisation, tous les deux ans environ, s’est traduite par un élargissement du secteur desservi par chaque tournée de facteur. La dégradation a touché également les salariés de la société Nicollin, qui font le ménage, les chauffeurs, le service qui collecte le courrier dans les boîtes aux lettres, l’accueil aux guichets, la cabine qui organise notamment la préparation des recommandés.
Il est vrai que chaque facteur peut espérer obtenir par ancienneté une tournée moins difficile, ou devenir préparateur, une catégorie créée par La Poste ces dernières années, alors qu’auparavant chacun préparait sa tournée avant d’aller la distribuer. Mais beaucoup commencent à ressentir qu’il n’y aura pas d’échappatoire. Alors que la réorganisation du 20e arrondissement est effective depuis juin et pèse encore, arrivent maintenant celles des 12e et 11e arrondissements.
Les pressions augmentent pour que chacun accepte d’allonger sa tournée en cas d’absence d’un collègue… en invoquant le fait qu’il faut bien s’entraider. Mais la direction accuse aussi les absents d’abuser des arrêts, et elle se défausse sur les petits chefs en leur reprochant de ne pas savoir organiser le travail. Quant aux préparateurs, ils sont convoqués individuellement pour s’entendre dire qu’ils pourront être affectés à la distribution du courrier, y compris sur des îlots c’est-à-dire de toutes petites unités dispersées, isolées du bureau central, avec des horaires complètement différents. Les facteurs qui y travaillent déjà sont « réorganisés » eux aussi, avec la menace d’être entassés – c’est la direction elle-même qui le dit – dans un nombre réduit de locaux exigus où ils récupèrent leurs chariots et préparent la distribution des recommandés.
Les attaques n’épargnant personne, cela facilite les discussions sur la nécessité d’une riposte collective. Et il n’y a pas de raison pour qu’elle se limite au bureau puisque, à l’échelle du pays, les attaques se multiplient. Rien qu’en Île-de-France, 76 « réorganisations » postales sont prévues d’ici à la fin juin pour le service du courrier.