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Leur société
Premier mai travaillé : Xavier Bertrand s’y croit déjà
Xavier Bertrand, le président du conseil régional des Hauts-de- France, est parti en guerre contre l’interdiction faite aux boulangers et aux fleuristes de faire travailler cette année leurs salariés le 1er mai.

Il a demandé au préfet de sa région que les agents de l’inspection du travail ne contrôlent pas les commerces concernés.
Disant avoir été sollicité par de très nombreux commerçants et artisans, il leur a fait part de cette démarche et annoncé par la même occasion qu’une loi était à l’étude pour mettre définitivement fin à cette interdiction.
Effectivement, une proposition de loi a été déposée au Sénat le 25 avril « visant à permettre aux salariés de certains établissements et services de travailler le 1er mai ». Les promoteurs en sont Annick Billon et Hervé Marseille, deux sénateurs de l’UDI, un groupe appartenant à la majorité. Actuellement, selon le code du travail, seuls sont autorisés à faire travailler leurs salariés les établissements « qui, en raison de la nature de leur activité, ne peuvent interrompre le travail », par exemple les hôpitaux. Il s’agirait de remplacer cette formule par une autre beaucoup plus large qui dirait : « dont le fonctionnement ou l’ouverture sont rendus nécessaires par les contraintes de la production, de l’activité ou les besoins du public ». Ce sont exactement les termes d’un autre article du code du travail entré en vigueur en 2008 qui permet l’ouverture de plus en plus de magasins le dimanche, à commencer par bien des grandes surfaces.
Voilà ce que recouvrent les lamentations sur les petits fleuristes ou boulangers censés être ruinés par l’impossibilité d’ouvrir ce jour-là ou les déclarations de responsables politiques prétendant qu’ils ne veulent nullement remettre en cause le jour férié et chômé du 1er mai.